Istanbul, la ville confluence
Istanbul l’Européenne
À une station de métro, le quartier de Taksim semble concentrer toutes les énergies de la capitale. Dans ces artères animées, entre ambassades, bureaux, magasins, universités et sièges d’associations, vibre Istanbul l’Européenne. Le quartier abrite notamment la bibliothèque des droits de l’homme, à peine cachée entre une série de cafés bien sympathiques, derrière Siraselviler Caddesi. En Turquie, le respect des droits de l’homme a longtemps constitué et constitue toujours un problème épineux. De l’avis de Ragip Zarakolu, militant et fondateur de la maison d’édition Belge International, « jusqu’à ce que la société civile pose ouvertement la question, le sujet n’avait jamais été vraiment abordé en Turquie ». Lui a fait le choix de soulever le problème alors que s’annonçaient les années de « sale guerre », au début des années 1990, dans l’est du pays, « pour protéger la minorité kurde », sévèrement réprimée par le pouvoir. Heureusement, depuis quelques années, la Turquie a nettement progressé dans ce domaine, notamment grâce à la perspective de la probable adhésion du pays à l’Union européenne.
De l’autre côté de l’artère Istiklâl Caddesi, s’est épanoui le versant « artistique » d’Istanbul. Aux alentours de la Nevizade Sokak et de la Kurabiye Sokak, on compte toute une série de cafés et de « bufë » traditionnels fréquentés par tout ce que la ville compte d’intellos et d’étudiants. Dans le même périmètre, boîtes de jazz, clubs en tout genre, des plus branchés aux plus interlopes, font et défont les nuits stambouliotes. Décidément, Istanbul porte bien en elle des parfums de Byzance.
Texte : Marine Dagorne
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