Maputo, l’Afrique mosaïque
Des armes œuvres d’art
Et sans devoir parler, il est un lieu à ne pas manquer : le Nucleo de Arte. Cette villa, qui abrite l’association des artistes mozambicains, est régulièrement le théâtre d’expositions. C’est là que l’on découvre surtout un projet étonnant, initié à la fin de la guerre civile par le conseil catholique du Mozambique : les sculpteurs du collectif ont été chargés de transformer les armes qui ont servi à tuer en objets d’art. Résultat : fusils d’assaut et armes de poing ont donné vie à des motos, robots ou autres animaux. Les œuvres ont déjà été présentées dans plusieurs pays du monde, où elles ont reçu un accueil à la hauteur des espérances de leurs concepteurs. Dans un atelier jouxtant l’ancienne maison coloniale, des artistes contemporains, peintres, sculpteurs et plasticiens se retrouvent chaque jour pour travailler, mais aussi refaire le monde. Falcão, vingt-huit ans, est un de ceux-là. Il vient ici tous les jours pour peindre et dit vendre des toiles « de temps en temps ». « Nous avons la chance d’avoir un endroit comme celui-là pour nous exprimer », estime-il. La guerre est toujours là, bien présente. Le sang et la violence reviennent souvent dans les tableaux et l’imagination des artistes. Il faut encore exorciser. Mais Falcão se sent investi d’une mission : « Ici, on ouvre l’esprit des gens ». Et pas seulement celui des Mozambicains.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Isabelle Tourné
Mise en ligne :