Maputo, l’Afrique mosaïque
Désordres architecturaux
Les longues artères rectilignes, presque toutes bordées d’arbres, flamboyants ou acacias, quadrillent l’espace. Trop stricte, Maputo ? Certainement pas. Car à la rigueur de cette invariable linéarité, ses habitants ont opposé au fil des ans d’autres désordres, tout aussi permanents. Architecturaux, d’abord. Au centre, des gratte-ciel, fils de la révolution capitaliste en marche, côtoient les immeubles de béton grisâtres, construits à la va-vite du temps de l’urbanisation rampante. Sans réelle transition, les beaux restes de la colonisation se laissent découvrir, au détour d’une rue : la gare ferroviaire, aux couleurs vert pastel et aux structures en fer forgé intactes, en est un des meilleurs exemples. Le bâtiment a été construit en 1910 d’après les plans de Gustave Eiffel. Comme la « casa de ferro » (maison de fer), à quelques pâtés de maison, qui devait servir de résidence au gouverneur, mais dont les façades de métal se sont révélées inadaptées au climat tropical. Sans lien non plus, la cathédrale moderne, Notre-Dame de la Concession, construite en 1944, s’érige, immaculée de blancheur, semblant vouloir percer de son clocher la pureté du ciel azur.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Isabelle Tourné
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