Des Pouilles plein la tête
De nature sauvage
Les paysages apuliens, contrairement à ceux de Toscane, ne sont pas tracés
au pinceau. Ici, pas de douces collines ondulant sous de minces et longs cyprès,
mais des champs de blé à perte de vue, des vignobles et des milliers d’oliviers.
Ici et là, quelques caroubiers, figuiers ou amandiers et des brebis paissant
tranquillement dans les champs.
Quant à la côte, longue et variée, elle offre son visage le plus spectaculaire
entre Otrante et Leuca, au sud-est. À chaque virage, toute une gamme d'émotions
visuelles : vertes collines plongeant dans la mer, rochers creusés de grottes
(presque) aussi bleues que celle de Capri, falaises vertigineuses... et quelques
jolies criques où aller piquer une tête.
Non loin de là, en allant vers le centre de la région,
apparaissent de drôles de petites maisons en pierre au toit conique dont l’origine
reste bien mystérieuse... Elles parsèment la vallée d’Itria et apparaissent isolées
ou éparpillées par petites grappes au milieu du paysage. Les toits sont parfois
décorés de motifs aux origines énigmatiques : roues solaires, croix ansées,
lunes, candélabres, cœurs dans un triangle. Bref, des symboles dont la signification
a été oubliée au cours des siècles. Les trulli (c’est leur nom !)
rappellent les maisons en pain de sucre du nord de la Syrie, dans la région
d’Alep. Peut-être une conséquence des échanges entre ces deux régions au Moyen Âge ?
À Umberto Eco, elles rappellent tout bonnement le sein maternel !
Texte : Laurence Pinsard
Mise en ligne :