Alexandrie, Le Caire-sur-Mer
Aborder le fort de Qaït Bey
Il est à parier que le lendemain, on sera fatigué. Alors, aller jusque sur
la corniche, héler une calèche, serait la plus brillante des idées. Dans laquelle
calèche, on parcourra le front de mer vers le fort de Qaït Bey. Ce fort du XIVe siècle
n’est rien moins que le résidu du phare mythique et merveilleux, il fut construit
avec les pierres antiques, à l’endroit même où s’élevait celui-ci. C’est la
meilleure manière de s’y rendre, car on l’approche ainsi lentement, et sans
se fatiguer, comme en marchant.
Si le trot rythmé du cheval vous berce de quelque lyrisme, déclamez alors de
ce Hugo de circonstance : « ...Rêvant/ Dans son Alexandrie à l’épreuve
du vent, / La haute majesté d’un phare inébranlable (...) / Sostrate
cnydien le fit pour suppléer / Sur les eaux dans les nuits fécondes en
désastres / À l’inutilité magnifique des astres. » (Victor Hugo,
La Légende des siècles.)
Texte : Éric Lang
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