Ibiza Off
Formentera, l’île trésor
Désir d’ailleurs. Formentera fait partie de ces morceaux de planète qui figent le regard dans un monde d’images stéréotypées : criques de sables blond, mer turquoise, landes semi-désertes balayées par le vent, d’où émergent parfois quelques constructions blanchies à la chaux : la silhouette d’un moulin, un phare…
Formentera, c’est une envie de voyage qui assigne la plage au bronzage, voire au naturisme, la place de l’église aux troquets pour s’en jeter un p’tit dernier avant d’aller arpenter le marché hippy, la villa au balcon sur la mer, le ventilo à la sieste… Pour s’en persuader, il n’y a qu’à visionner la pub pour une marque de bière mise en ligne sur You Tube. Ce spot fit débouler en 2009 dans l’île une clientèle espagnole qui l’avait presque oubliée. Puissance du visuel, magie musicale...
Formentera, c’est avant tout l’idée d’une vie heureuse, celle d’une harmonie quasi cosmique avec l’élément terre, le tutoiement du mythe. Côté musique, l’île est plutôt guitare sèche jouée au soleil couchant quand Ibiza sombre dans ses nuits électro-house, trance ou minimale.
D’ailleurs, si vous êtes de passage à Formentera à l’heure où sa truculente voisine affiche ses soirées closing (vers la mi-septembre), allez donc faire un tour du côté de la fonda Pepe à Sant Ferran. Créé à l’initiative d’Eki – un ancien hippy resté scotché sur l’île depuis l’époque où Pink Floyd se dorait la pilule à la platja Migjorn –, le festival de guitare de Formentera (photo) attire chaque année les aficionados de la gratte acoustique.
Sur 2 jours, on y savoure, si ce n’est les meilleurs, à tout le moins les plus enjoués médiators du moment : rock, blues, jazz et aussi quelques reprises des années flower power. Un autre monde quoi !
Texte : Eric Milet
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