Jordanie, sur la piste de Lawrence d'Arabie
Les Sept Piliers de la Sagesse
À parcourir le désert, on rencontre plusieurs lieux attachés au souvenir de Lawrence. Il y a d’abord l’emblématique Djebel Rum (1 734 mètres, photo), une belle pyramide de roche veillant sur le village, surnommée Les Sept Piliers de la Sagesse… Deux de ses sept piliers ont été largement érodés, mais les cinq autres se découpent encore nettement — désormais terrain de jeu favori des amateurs d’escalade.
Difficile d’échapper, au pied de la montagne, au « puits de Lawrence » (une source), où l’aventurier anglais et ses compagnons abreuvaient leurs dromadaires et se baignaient à l’occasion. Plus loin, près du pont naturel de Wadack, il y a la « maison de Lawrence », dont les deux malheureux pans de murs s’arriment à une paroi rocheuse. Rien d’incontournable dans l’un ou l’autre endroit. Juste le souffle de la légende, entretenu dans l’inconscient collectif, depuis 1962, par l’épopée cinématographique — plus ou moins réaliste — de Peter O’Toole en Lawrence d’Arabie…
Ce dernier soir, comme lui, nous dînerons sous la tente. Dans un grand plat entouré de coussins, un mensaf fumant nous attend : mouton servi sur un lit de riz et de pignons de pins, le tout recouvert d'une sauce au lait fermenté. Un siècle plus tard, l'accueil reste aussi courtois, le mythe entier.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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