Jordanie, sur la piste de Lawrence d'Arabie
Le Wadi Rum, royaume des bédouins
De tous les déserts, le Wadi Rum n’est ni le plus grand, ni le plus connu. Protégé par une réserve naturelle étendue sur 720 km2, le territoire est ponctué d’un chaos de hauts sommets de grès et de granite culminant à plus de 1 700 mètres d’altitude. On l’appelle parfois aussi « Vallée de la lune » pour son aspect nu, mais c’est une lune autrement plus colorée !
Les roches, émoussées par l’érosion depuis des millénaires, s’évaporent peu à peu en sable, constituant des dunes tantôt rosées, tantôt orangées ou rougeoyantes. Le vent, le gel ont contribué à sculpter la pierre, dessinant par endroits des arches comme suspendues dans le ciel.
Domaine des Bédouins, le Wadi Rum est un désert vivant. On y croise des troupeaux de moutons gardés par de jeunes bergers, qui se font un devoir d’inviter les étrangers de passage sous leur tente, pour prendre le thé ou le café. La tradition veut que l’on en boive trois tasses : la première pour l’âme, la seconde pour l’épée, la troisième en l’honneur de l’hôte.
Lawrence d’Arabie, l’archéologue devenu agent de liaison, puis espion au service de la Reine lors de la Première Guerre mondiale, connaissait bien ce peuple, qui l’adopta et en fit son héros de la lutte contre les Ottomans. C’est ici, dans le Wadi Rum, qu’il avait établi son quartier général.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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