New York : l'énergie Brooklyn
Des piroshkis aux rugelachs, un melting-pot
- Zdrastvuyete, Tchem by ja mog bit polezen ?
- Heu… sorry ?
À la station Brighton Beach, au bout de la ligne Q, vous pénétrez dans Little Odessa (photo). Ce quartier doit son nom aux communautés juives qui avaient fui les pogroms russes au début du XXe siècle. Ils avaient trouvé un petit air de ressemblance entre les rivages de l’Hudson et ceux de la mer Noire. C’est depuis le quartier de prédilection des émigrés russophones, avec une conséquence : dans les rues, les enseignes sont en cyrillique, et l’anglais n’est pas de mise au comptoir !
Les boutiques ne vendent que des produits russes. Essayer donc d’aller acheter autre chose que la Pravda à la librairie la Mer Noire ! Les conversations des habitués du café Gina tournent autour de la situation des familles restées au pays, de l’après-Poutine et de la recette des pirojki. On murmure que la mafia russe a profité de ces flux migratoires pour faire de Brighton Beach son fief…
À Brooklyn, on peut faire le tour du monde. Surtout si on est gourmand ! Pour une pizza, on s’arrête à Bensonhurst, la Petite Italie de Brooklyn. Pour un couscous et faire son marché d’épices parfumées, c’est à Atlantic Avenue que cela se passe. Le secteur rassemble en effet la plus importante communauté moyen-orientale de New York.
Le choc des cultures est plus flagrant à Crown Heights. À Utica Avenue (ligne C), vous êtes en plein secteur afro-américain. Il suffit de tendre l’oreille, d’observer les restos colorés et les boutiques de coiffeurs pour se rendre compte que la majorité des habitants provient en fait des Caraïbes. Chaque année, le Labor Day Carnival rassemble pour son défilé chatoyant 3 millions de spectateurs !
À quelques blocs d’Utica Avenue, sur Kingston Avenue (ligne 3), prospère l’une des deux plus importantes communautés Hassidim de Brooklyn : les Loubavitch. De même que les Satmare originaires de Hongrie et installés à Williamsburg, les Loubavitch ont regroupé les commerces, les écoles judaïques et les synagogues. Sur Kingston Avenue, les affiches sont en hébreu, les passants arborent le costume noir et le grand chapeau pour les messieurs, la robe longue pour les dames, et les touristes sont surtout des fidèles venus assister aux conférences d’un rabbin célèbre. Et acheter des rugelachs !
Texte : Cédric Fischer
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