Guatemala, sous le signe du volcan
Ascension des volcans
Ils sont là, narquois, si proches et si distants cependant. Pour l’Aguà comptez 30 minutes de bus jusqu’à Santa María de Jesús, où les jeunes filles puisent l’eau à l’aube dans leurs grandes cruches striées, puis 5 heures de montée. Des milpas (champs de maïs), on passe à la forêt, puis aux pentes de la caldeira, où le sable volcanique roule sous les pas. Là-haut, la vue est spectaculaire, naturellement. Mais vaut-elle celle du Pacaya ?
On le dit dangereux, on prédit des bandits de grand chemin, comme jadis chez nous, l’arme au poing. Des tour-opérateurs assurent qu’il n’en est rien. D’autres proposent des randonnées escortées par des gardes armés. La solution est peut-être plus simple : en haute saison, le nombre des marathoniens est tel que le danger s’efface. Difficile de braquer sous l’œil de centaines de marcheurs... Là encore, les champs greffés au fil de la pente se clairsement jusqu’à livrer le premier panorama sur le monstre sacré.
Noir de lave séchée, de suie, de cendres, qui colle aux semelles humides et aux pas des chevaux. Les nuages défilent, enveloppent les randonneurs, les avalent pour mieux les libérer. La montée finale est ardue. Trois pas en avant, deux en arrière. Mais voilà finalement le sommet, enrobé de fumerolles, de souffre. Il y a peu, c’est de la lave qui jaillissait ici, en petites coulées scoriacées. Encore quelques années et le Pacaya pourra se vanter d’un demi-siècle d’activité !
Texte : Claude Hervé-Bazin
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