Guatemala, sous le signe du volcan
Guatemala City : “Where’s the damn chickenbus ?”
Tout commence généralement par une quête effrénée du bus, quelque part vers le croisement de la 5e avenue et de la 18e rue, à Guatemala City — à moins que le point de ralliement n’ait encore changé. Quelques Américains à gros sac soupirent à la vue du Transportes Unidos sagement garé. Ils viennent de se taper quelques cuadras pour rien... Une erreur de direction, un guide périmé, un tuyau éventé et c’est la suée garantie.
Voilà bien longtemps que les écoliers américains ont cessé de fréquenter les sièges lardés de cicatrices. Ils seraient bien étonnés de retrouver ici leur vieux bus scolaire. Et pourtant... De Tijuana à Panama, pas un bus, ou presque, qui ne viennent de l’Oklahoma ou du Nebraska, recyclé à l’infini, du Nord au Sud, de compagnie en compagnie, de revente en décrépitude. Certains approchent le demi-siècle, toussent, cahotent, se cabrent, tombent en panne mais repartent toujours. Les mécanos locaux (locos ?) font des merveilles.
On ne compte plus les kilomètres au compteur, les nids de poules, les courses effrénées entre chauffeurs, dépassements aveugles à la clef, les centaines de dindons, les milliers de poulets, les tonnes de légumes... Le chicken bus en vaut bien un autre et, après l’interminable montée au pas sur la Panaméricaine, arrive à Antigua.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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