Sur les chemins de l'olivier, entre Alpilles et Luberon
Belle balade autour des Baux
Une route tranquille vous conduit jusqu’au pied de la forteresse des Baux-de-Provence. Si le vent ne vous a pas découragé, c’est du haut de l’ancien donjon que vous pourrez le mieux admirer la mer d’oliviers dans laquelle vous allez vous immerger. Entre la chaine des Alpilles au nord et la Crau au sud, la vallée des Baux, avec quelques 290 000 arbres, offre la plus grande densité d’oliviers du sud de la France.
Le moulin Castelas est un complément idéal à votre visite précédente : cette création de la famille Hugues, au pied du village des Baux, a un look de cave à vins des temps modernes. Une comparaison d’autant plus justifiée qu’une méthode d’assemblage empruntée aux méthodes vinicoles produit ici une huile complexe. À la base, on retrouve uniquement les quatre variétés d’olives typiques de la vallée : salonenque, aglandau, grossane et verdale. Elles sont récoltées sur quelques quarante hectares plantés sur les versants ensoleillés des Alpilles, mais le triturage s’effectue sur place. Fini le temps des moulins à eau ou à sang, des meules de granit, des pressoirs à vis et des scourtins en coco… aujourd’hui l’huile sort de laboratoires en inox d’une propreté exemplaire.
Cette huile vierge se goûte au comptoir de la boutique, comme tout bon jus de fruit (et c’en est un vrai), pour donner un attrait nouveau à votre tournée des moulins, que les amateurs effectuent comme d’autres font la tournée des caves. Dégustation passionnante, où on s’attarde sur la sensation en gorge, après l’odeur et le goût. Ce fameux goût d’artichaut et d’amande pas si facile à découvrir (on reconnaît les grandes huiles à leur note végétale et leur goût d’amande fraîche…).
À l’entrée de Saint-Rémy, le vieux chemin d’Arles mène au Moulin du Calanquet. Une petite entreprise familiale qui a redonné à la ville la place qu’elle avait perdue dans l’oléiculture avec la fermeture des derniers moulins en 1956, durant l’hiver terrible qui a failli voir disparaitre l’olivier du paysage provençal. Vous pourrez même déguster sur place l’olive confite de chez Lillament, un des grands confiseurs du pays, si vous avez peur d’affronter la foule de Saint-Rémy-de-Provence, surtout les jours de marché (le mercredi et le samedi matin).
Texte : Gérard Bouchu
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