Sarajevo, la renaissance
Butmir, héros de Sarajevo
L'histoire est récente. En novembre 1995, les accords de Dayton mettent un terme à quatre années de conflit. La Bosnie-Herzégovine obtient son indépendance après la Slovénie et la Croatie, signant l'éclatement définitif de la Yougoslavie. Sarajevo, la nouvelle capitale, aura subi le plus long siège du XXe siècle. Trois ans et demi, où ses habitants, confinés chez eux, ont été privés de tout : nourriture, eau, électricité. Les forces serbes encerclaient et terrorisaient la ville. Sortir à l'extérieur, c'était être la proie des tirs, mettre sa vie en péril.
À cette époque, seul un tunnel de huit cents mètres de long, en banlieue, reliait les habitants à l'extérieur de la zone serbe. Il n'a jamais été localisé par l'ennemi. Le souterrain Butmir a permis de s'approvisionner en nourriture, en armes et d'organiser la défense de la ville. Ce passage secret, dont l'entrée partait du garage d'une maison, est aujourd'hui un musée. D'anciens combattants organisent les visites et racontent la vie pendant les trois années de siège. Les hôpitaux et les écoles pris pour cible, les cimetières partout, la débrouille du quotidien, la débâcle de l'ONU… On y parcourt, recroquevillé, les vingt-cinq mètres restant du tunnel d'origine avant de terminer par la longue liste des victimes. Plus de dix mille personnes ont perdu la vie pendant le siège.
Texte : Marine Dumeurger
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