New York : il était une fois le Bronx…
Dans les rues de Fordham
149th St. - Grand Concourse : sur les lignes de métro 4 et 5, c’est l’arrêt parfait pour démarrer un itinéraire au cœur du Bronx, dans les rues du quartier Fordham. Sur cette artère majeure qui traverse l’ouest du Bronx, où les mots espagnols côtoient ceux en nigérian, barbiers, «language centres», guichets d’envoi d’argent à l’étranger, salons de coiffure afro et enseignes de téléphonie se succèdent, posters de Barack Obama scotchés bien en évidence dans la vitrine. Non loin d’une «clothing bin» (pour le recyclage des vêtements), le temple de la basket (Sneaker plus) décline couleurs et tailles des Converse, Doc Martens et Vans. Dans une ruelle, sur la gauche, un mur dévoile des graffitis un peu spéciaux, dédiés à des victimes de rixes entre gangs.
À partir de Grand Concourse, prendre à droite sur la 188e rue, en descendant. Les sons de rap et de merengue s’échappent des fenêtres d’immeubles et de voitures. « Ici, il y a beaucoup plus de business familiaux que de chaînes commerciales » : dans son pressing, Angel, Dominicain aux cheveux longs et collier de coquillages autour du cou, arrivé dans le Bronx il y a deux ans, apprécie cette ambiance de quartier métissé, à vingt minutes en train de Manhattan - à condition de prendre l’Express. Selon lui, la sécurité s’est largement améliorée, et l’entraide est une règle d’or.
Plus bas, c’est possible - voire incontournable pour toute Américaine - de se faire les ongles dans l’un des nombreux salons de manucure, comme Top Nails, au 2467 Webster Avenue, avant d’aller squatter Webster Park pour voir un match de basket improvisé. Plus loin, on croise Fordham Road, bordée, sur sa gauche, de l’Université Fordham, grande école catholique privée et réputée aux airs d’Oxford - pelouse taillée de près, façades de pierres grises et vitraux élaborés - et symbole de l’égalité des chances.
Texte : Cerise Maréchaud
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