La République dominicaine autrement

Sur les sentiers de la Cordillère centrale

Sur les sentiers de la Cordillère centrale
Julien Nessi

Après trois heures de route depuis Puerto Plata, la grande station balnéaire de la côte nord-est de l’île, nous arrivons aux abords de Jarabacoa. Petit village d’altitude situé au pied de la Cordillère centrale, Jarabacoa sert de base de départ pour partir à l’assaut des chaînes de montagne dominicaine. Au rancho Baiguate, qui organise des excursions sportives (rafting, trek, canyoning) dans la région, les guides ont été prévenus de notre arrivée. « Bienvenue à Jarabacoa ! Nous avons prévu un départ demain matin avant le levée du soleil », s’exclame José Louis, un Colombien d’origine qui s’exprime dans un français impeccable. Objectif : tenter l’ascension en deux jours du Pico Duarte, le plus haut sommet des Caraïbes qui culmine à 3 087 mètres d’altitude.

Après une courte nuit dans un des bungalows en bois du rancho et un petit déjeuner rapide à base de pain de mie, de jambon et de fromage style « vache qui rit », nous embarquons sur les banquettes à ciel ouvert d’une camionnette pour rejoindre en 1 h 15 le petit village de La Cienaga. Quarante kilomètres de route sinueuse à travers les premiers paysages de la Cordillère, un mélange de culture verte et de forêt de pins et de palmiers. En chemin, des écoliers aux cheveux laminés et plaqués par le gel profitent de notre passage pour monter à l’arrière de la camionnette. Premiers contacts avec les écoliers de la Cordillère et échange matinal de sourires. À La Cienaga, le point de départ de notre première journée d’ascension, Giovanni, un guide du parc national Armando Bermudez, nous attend avec ses mules et son jeune assistant. « Aujourd’hui, l’objectif, c’est de rejoindre La Comparticion, le camp de base situé à 2 450 mètres au pied du Pico Duarte. Il faut compter environ 6 heures de marche pour atteindre le refuge », nous explique le guide du Rancho Juan Rosario qui nous accompagne dans l’ascension.

Les sentiers de la Cordillère sont étroits et boueux, et les paysages changent au fur et à mesure de la montée, passant de collines recouvertes de pins à des cols vierges sans végétation. Il faut attendre de passer la station de Los Tablones (1 278 mètres) pour sortir de la forêt de pins et avoir des premiers points de vue panoramiques sur la Cordillère. Douce au début, la pente se fait plus raide par la suite. Par endroits, la pluie de la veille a transformé le sentier en vraie patinoire de boue ! Les mules qui transportent les vivres et les sacs sont alors bien pratiques pour passer ces champs de boue sans encombre. Nous ne croiserons pas un seul randonneur sur le sentier, excepté d’autres guides du parc en train de dresser leurs mules et leurs chevaux.

« Le Pico Duarte est situé dans le parc national Armando-Bermùdez. Depuis que je travaille comme guide du parc, il y a maintenant douze ans, les effets du réchauffement climatique ne se font pas encore trop sentir car le parc est très protégé », nous confie dans la montée José Louis. Malgré des feux de forêt qui ont détruit des parcelles il y a trois ans, la végétation de la Cordillère n’est pas encore trop abîmée. Sur les bords du sentier, on croise souvent un arbre aux fines guirlandes argentées, véritables parenthèses rêvées dans cet univers montagneux. Après six heures de marche, le refuge de la station de La Comparticion se devine au loin. Nous passons la nuit à l’abri du refuge, simple baraquement en bois, sans eau et sans électricité.

À quatre heures du matin, nous repartons affronter le froid – la température est descendue à 0 °C – et les dernières pentes pour atteindre le sommet du Pico Duarte. C’est dans le brouillard et la pluie que nous parvenons au sommet, après deux heures de marche. « Vous voilà sur les plus hautes cimes des Antilles », nous félicitent les deux guides, avant d’immortaliser la photo. Alors que le vent se lève et que le froid se fait plus vif, nous prenons le chemin du retour sur les sentiers de la Cordillère. Il nous faudra six heures de descente pour rejoindre notre point de départ de la veille, La Cienaga. À l’arrivée, les jambes sont lourdes, mais la tête est déjà remplie de merveilleux souvenirs…

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Texte : Julien Nessi

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