Pérou : Arequipa la blanche
Au canyon de Colca
L’autre joyau de la région d’Arequipa se situe à six heures de bus local. À deux cents kilomètres de la deuxième ville du Pérou, le canyon de Colca attire chaque année de nombreux touristes. Pourtant, en s’organisant bien, on ne ressent pas cette présence. Et on se perd agréablement dans le silence surprenant d’une nature de toute beauté.
Deuxième canyon le plus profond du monde après son voisin du Cotahuasi, celui de Colca, long d’une centaine de kilomètres, constitue un bon entraînement avant de s’attaquer aux treks en altitude de l’Altiplano (Chemin de l’Inca autour du Machu Picchu notamment). On aurait cependant tort de le résumer à un trek d’acclimatation : y passer quelques jours est un véritable enchantement. Sur ses pentes se déploie un paysage grandiose composé de roches et de cactus. Au fond du canyon, la végétation, parfois presque tropicale, et les petits villages déserts paraissent irréels.
Les contacts avec la population locale font aussi partie du charme des lieux. Passés les guides qui se proposent de vous accompagner (pas nécessaire, si vous n’êtes que deux, essayez plutôt de vous joindre à un autre couple), on croise sur les pentes de nombreux Péruviens marchant à un rythme défiant toute concurrence. Accompagnés ou non de mules, ils ravitaillent le fond du canyon à pied, aucune route n’y accédant. Puis, en bas, vers San-Juan-de-Chucho par exemple, ce sont des femmes en costumes traditionnels colorés qui viennent à la rencontre des voyageurs pour leur proposer le gîte et le couvert pour la nuit. Là, il ne faut pas s’attendre au confort d’Arequipa. Au même titre que les routes, l’électricité n’a pas le droit de cité au fond du canyon. Éclairage à la bougie ou à la lampe torche, cuisine au feu de bois, c’est une vie d’un autre âge qui s’offre aux yeux dans une obscurité tout juste perturbée par les étoiles.
Texte : Nicolas Montard
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