Gérone, douce Catalogne

Cathédrale céleste et nourritures terrestres

Au bout de la carrer Força, au sommet de la colline, trône l’imposante cathédrale de Gérone. Elle domine la ville, on la voit d’ailleurs de partout. De l’étroite carrer Força, un monumental escalier de quatre-vingt-dix marches conduit à son parvis. Une impression de majesté, de solennité, se dégage de l’édifice en pierre calcaire, dont la construction a pris trois siècles. D’où le mélange des styles qui la caractérise : son tympan est baroque, sa tour romane. À l’intérieur, une impressionnante nef gothique - la plus grande du monde (23 m) - s’élance vers le ciel. Ne manquez pas le magnifique cloître roman en forme de trapèze et le trésor de la cathédrale : une tapisserie du XIe siècle racontant la création du monde.

Au-dessus de la cathédrale se déroule la ligne des remparts qui protégeait Gérone, qui fut de tout temps très convoitée. Charlemagne, qui n’a pourtant jamais mis les pieds ici, et Napoléon ont laissé leur empreinte sur l’histoire de la ville et la nomenclature de ses monuments. Au coucher du soleil, la promenade sur les remparts, qui suit l’ancien chemin de ronde, est magique. Elle offre de beaux panoramas sur le vieux Gérone et la cathédrale, nimbés de douce lumière, avec, au loin, la ligne bleue des Pyrénées.

Dans la soirée, cap sur la rambla ou la plaça Independencia pour prendre l’apéro. Gérone, avec ses 16 000 étudiants, a une vie nocturne plutôt animée. Dans la vieille ville, de beaux cafés design, installés avec goût derrière d’antiques pas-de-porte, invitent à la détente. Quant aux gourmets, ils ne manqueront pas d’aller goûter à la savoureuse cuisine catalane dans l’un des restaurants du réseau Girona Bons Fogons. Cette association de restaurateurs défend avec brio les produits et les recettes du terroir local.

Enfin, signalons, pour les cinéphiles, un intéressant musée du cinéma qui présente une fabuleuse collection amassée pendant trente-quatre ans par le cinéaste catalan Tomas Mallol. Des ombres chinoises aux premiers films de Lumière et Méliès, en passant par la lanterne magique et les daguerréotypes, l’exposition permanente du musée nous fait explorer l’archéologie du septième art, avec les technologies et les machines qui ont conduit au cinématographe.