Le langage des hutong
Stéphanie Déro

Après avoir fait le triste, mais objectif inventaire de la situation du vieux Pékin et, constaté que, malgré tout, il reste un espoir, voici quelques tuyaux pratiques pour mieux apprécier ces vestiges pékinois.
Derrière l’austérité apparente des murs se cache un monde de codes, produit de principes confucianistes, de croyances religieuses, de considérations pratiques et des règles omniprésentes du fengshui, cette fameuse « médecine de l’habitat » aujourd’hui à la mode jusque dans nos contrées.

Quelques clés pour déchiffrer l’ancien univers des hutong:

- Si de nombreux siheyuan restent clos, les dazayuan sont moins hermétiques. Malgré les altérations, on peut souvent y admirer des éléments d’origine.
- Depuis la rue, le portail est la seule partie visible d’un siheyuan. Il donne des indices sur le statut des propriétaires originels. Plus il est imposant, plus il reflète un rang social élevé. Les plus majestueux s’ouvrent sur une maison princière. Pour en savoir plus sur le sujet, rendez-vous au 2e étage du Musée de la capitale (voir plus bas).
- Deux blocs de pierre sculptés, les mendun, encadrent le perron. Carrés, ils symbolisent les boucles de ceinture des mandarins civils. Ceux en forme de tambour signalaient la présence de notables militaires. Quant aux lions, autrefois réservés aux résidences princières, ils sont aujourd’hui fréquents devant les siheyuan luxueusement restaurés, signe que les temps ont bien changé. Une belle collection de mendun’r (le pékinois rajoute un « r » un peu partout) se trouve au Musée de l’architecture ancienne – Xiannongtan (voir plus bas).
- Toujours à l’extérieur des résidences les plus opulentes, un occasionnel support de pierre composé de deux marches permettait aux personnages de haut rang de se hisser sur leur cheval.
- Les panneaux des portes dont la couleur vermillon est censée attirer prospérité et chance sur la maisonnée sont souvent ornés de formules protectrices ou de maximes illustrant les qualités du maître des lieux. Le chambranle est orné de clous de porte. Leur nombre est aussi symbolique, mais ne nous demandez pas de quoi, parce qu’on n’est pas arrivé à le savoir !
- Passé le portail, on tombe sur un mur-écran. Il fait obstacle aux regards indiscrets, au vent d’hiver, mais aussi aux esprits malfaisants qui ne circulent qu’en ligne droite et rebondissent aussitôt vers la sortie.
- C’est par une deuxième porte, souvent richement décorée, que l’on arrive au cœur de la siheyuan dont les quatre ailes entourent une cour carrée plantée d’arbres fruitiers.
- La répartition des pièces d’habitation au sein du clan répondait à des principes stricts : au Nord, le bâtiment le plus noble, surélevé, où étaient autrefois conservées les tablettes des ancêtres, abrite les aïeuls ou les hôtes; les fils logent à l’Est, symbolisant la subordination confucéenne ; à l’Ouest, point cardinal du respect, c’est la pièce des filles, plus basse que celle des garçons ; l’aile sud est réservée à la cuisine, à l’étude ou aux invités.

Préparez votre voyage avec nos partenaires

Texte : Dominique Roland et Stéphanie Déro

Mise en ligne :

Les idées week-ends, les derniers reportages

Recette des nems

Recette des nems

Souvent associés à la cuisine chinoise, les nems sont en réalité originaires du...

Voyage Chine

Bons plans voyage
Chine

VOLS
Réservez vos billets d'avion sereinement
LOCATION DE VOITURES
Location de voitures - Recherchez, comparez et faites de vraies économies !
LOCATION DE VOITURES
Le plus grand service de réservation de locations de voitures au monde

Services voyage