Paradoxes pékinois

Passée l’amère constatation, on peut se demander :
- Comment un tel raz-de marée a pu emporter une ville reconnue « historique et culturelle » et dotée d’un plan de protection… depuis 1983 ?
- Pourquoi la publication régulière de listes de zones protégées – la plus récente concerne un tiers des 62 km2 du centre historique – n’a-t-elle pas ralenti la frénésie des nouveaux chantiers ?
C’est là que le tableau se complique singulièrement… En cause, sans aucun doute, l’inertie matérielle et culturelle d’une New China lancée à pleine vitesse, et qui, dans ses grandes lignes, méprise l’ancien.
Petite anecdote très révélatrice d’un état d’esprit : une présentatrice célèbre de CCTV 9, une des chaînes de la télé gouvernementale chinoise, qui demandait à un artiste pourquoi il avait dessiné de vieux quartiers au milieu des gratte-ciel sur une affiche consacrée aux J.O., ajouta, sans pouvoir cacher sa désapprobation(!) : « Croyez-vous vraiment que ceux-ci représentent encore la ville, que ce n’est pas donner une image passéiste de Pékin ? ». Pour comprendre la destruction abusive du patrimoine urbain, dans un contexte de spéculations immobilières intenses, il faudrait aussi parler des rapports d’intérêt noués au-dessus des lois entre promoteurs immobiliers et autorités locales, de la corruption, de la méconnaissance réelle ou organisée de la loi et du statut de la propriété privée, des expropriations illégales, de l’alibi de l’insalubrité, etc., etc.

Hôtel Réserver un hôtel Voiture Location de voiture en Chine Activités Réserver votre activité