Tortuguero, l’Amazonie du Costa Rica

Le frisson de l'explorateur

Le frisson de l'explorateur
Éléonore Collin

Ouvert à la fin des années 1960, le canal de Tortuguero, long de 113 km, a permis de relier les villages isolés des plaines caraïbes du Nord à Puerto Limon, la seule ville de la côte est du Costa Rica. C’est à Moin, un petit port situé à quelques encablures de Puerto Limon, que commence la remontée du canal. Sur le quai, une poignée de touristes prennent un petit-déjeuner frugal dans un soda d’où s’échappent des effluves de friture. Dans l’un des manguiers qui ombragent l’embarcadère, un bruissement révèle l’envol majestueux d’un ara. Vermillon, outremer et jaune d’or, le plumage de ce grand perroquet éclabousse le ciel de couleurs éclatantes.

La végétation enchevêtrée du parc de Tortuguero héberge les représentants les plus divers du règne animal. Si les jaguars, les pumas et les ocelots sont difficiles à rencontrer, d’autres espèces sont beaucoup plus visibles… C’est en glissant au fil de l’eau sous ces épaisses frondaisons que l’on peut les observer. Et parfois se sentir observé, en découvrant sur un tronc couché un caïman au regard fixe, figé dans une immobilité trompeuse. Appareil photo en bandoulière, tous les sens à l’affût, vous sentez un frisson vous parcourir l’échine. Face à cette jungle qui s’apprête à livrer ses secrets, le voyageur se sent l’âme d’un explorateur.

Le hors-bord quitte le port, pour une lente remontée du canal jusqu’au village de Tortuguero. Une odeur un peu fade monte de l’eau que le bateau fend en deux gerbes d’écume. La lumière semble provenir à la fois du ciel, de l’eau et de la forêt. Une courbe douce rapproche l’embarcation de la berge. Au milieu d’une touffe de racines, se découpe la crête d’un basilic, un gros lézard émeraude déguisé en dragon. Il présente un profil ciselé et un oeil inquiet. Ce reptile de la famille des iguanes tire son nom d’un serpent fabuleux, issu du bestiaire fantastique du Moyen-Âge. La légende lui prêtait le pouvoir de tuer d’un seul regard ! Mais en Amérique du Sud, il est surnommé « Jésus », pour sa capacité à courir sur l’eau à toute vitesse. Un curieux animal, ce basilic, et plutôt craintif. Il fait partie de la centaine d’espèces de reptiles qui vivent dans le parc. La seconde suivante, il s’est fondu dans le décor. Aussi invisible que peuvent l’être les paresseux lovés dans la fourche de grands arbres. Ton sur ton, leur pelage brun ou beige se confond avec l’écorce des troncs auxquels ils s’enlacent, immobiles. Inutile de vous le cacher : malgré une bonne paire de jumelles, l’œil exercé d’un guide est indispensable pour déceler la présence de la faune prolifique, mais souvent insoupçonnable du canal.

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Texte : Éléonore Collin

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