Porto et le Douro, in vino veritas
Anglais et Portugais
Chaque année depuis 1980, l’Institut du Douro à Peso da Régua est le seul habilité à décerner le label de qualité aux viticulteurs, et à définir la quantité autorisée de production de porto d’après celle de la récolte. Le reliquat est vendu en vin de table du Douro. D’où cette confusion possible entre les vins de porto et du douro, souvent produits dans les mêmes lieux, mais n’ayant évidemment pas la même saveur, ni le même degré d’alcool. C’est également cet institut qui a le monopole de l’eau-de-vie servant au mutage du porto.
Au XVIIe siècle, les négociants britanniques, privés des vins de bordeaux par les guerres incessantes avec la France, prirent goût aux vins capiteux du Portugal et du Douro. Pour faire voyager ces vins, on y ajoutait de l’eau-de-vie pendant la fermentation. Ce fut le marquis de Pombal qui délimita en 1756 la région viticole des vins du douro, protégée par des bornes anciennes jalousement conservées. Ainsi se créèrent les premières quintas achetées par les Anglais au XVIIIe siècle. La vallée du Douro, très protégée, offre une alliance propice entre le climat aride, le sol et le cépage. Le paysage viticole est classé aujourd’hui au patrimoine mondial de l’Unesco. Parmi les cépages traditionnels, on relève les puissants touriga nacional et touriga francesa, le tinta roriz et le tinta cào, l’un des plus anciens du Douro.
Texte : Anne-Marie Minvielle
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