Ma nuit dans un « capsule-hôtel » à Tokyo

Les Japonaises ne fréquentent pas ce genre d’établissement.

Les Japonaises ne fréquentent pas ce genre d’établissement.
Olivier Page

Au 2e étage, je me dirige vers une grande pièce remplie d’armoires métalliques aussi tristes que fonctionnelles. Comme dans les vestiaires d’une piscine municipale, c’est ici qu’il faut se déshabiller et ranger ses affaires. Cet endroit a la froideur anonyme et l’aspect utilitaire d’une consigne de gare routière : une pièce éclairée par un néon blafard, des hommes impavides et pressés de dormir. Introduire la clef, tourner la poignée, ouvrir la porte de la boîte, etc. Peu d’espace à l’intérieur, mais, ô surprise, j’y trouve une serviette propre impeccablement pliée et un yukata en coton bleu, le pyjama traditionnel des Japonais, maintenu fermé sur le devant du corps par une ceinture en tissu. Sans m’attarder, j’entasse pantalon, chemise, blouson de voyage, chaussettes, ne gardant sur moi que mes papiers, mon passeport, une montre et les devises.
Des salarymen (le nom japonais des salariés) affairés en font autant. Aucune femme dans l’hôtel : les Japonaises ne fréquentent pas ce genre d’établissement. Si c’est le cas, elles dorment dans des « private rooms » au même prix que les capsules. Je me dirige vers la salle de bains. Les carrelages brillent de netteté. Des bouteilles, des flacons, des tubes, des savons, des shampooings, des lotions en tout genre s’alignent sur les étagères, à la disposition de tous. La salle de bains consiste en une grande pièce tapissée de carreaux en céramique bleue avec, d’un côté, un grand bassin rempli d’eau chaude et, de l’autre, une série de douches équipées de jets orientables très puissants. Là encore, rien ne se s’improvise. La règle d’or au Japon : ne jamais se laver ni se savonner dans la baignoire commune. La douche sert au décrassage du corps, tandis que le bain est un lieu de détente, après une journée harassante. Gare à celui qui ose se savonner dans les eaux de la baignoire ! Ce serait un sacrilège. Comme dans un hammam oriental, la phase de lavage se passe sous une douche annexe, chargée d’enlever les impuretés. Pour cela, il faut s’abaisser, s’asseoir sur un petit tabouret de 20 cm de haut et se frotter avec des éponges rugueuses. Je siffle, on me regarde de travers. Les Japonais ne sifflent pas. Je me tais, me lève et fonce sous la douche. Cette fois, c’est la phase de décapage corporel : je suis debout. Les jets sont si virulents que je me croirais en cure de thalassothérapie à Biarritz. Je m’immerge enfin jusqu’à la tête dans les eaux chaudes du bassin, comme un chérubin bienheureux et seul, après une journée commencée à l’aube à Shanghai, ma dernière escale avant Tokyo.

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Texte : Olivier Page

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