Manhattan, côté jardin
Mélange de cultures
Au cours des quinze dernières années, le Lower East Side s’est sérieusement
embourgeoisé. Des restaurants, bars et boutiques branchés ont peu à peu remplacé
les petites épiceries hispaniques. Aujourd’hui, habitants de longue date et
récents arrivants se côtoient dans les jardins communautaires. Dès l’arrivée
des beaux jours, on vient y lire, bavarder ou faire la sieste à l’ombre d’une
tonnelle. Ou encore écouter le chant d’un rossignol, humer l’odeur du thym
ou du romarin après la pluie, voir s’ouvrir les premières roses de la saison
– des petits plaisirs rares à New York.
De jeunes gens en costume cravate tapotent sur leur ordinateur. Des retraités
portoricains jouent aux dominos ou vous offrent à boire les soirs de fête.
Au jardin del Paraiso, une famille dominicaine fait un barbecue dominical
tandis qu’un jeune musicien noir écrit des chansons quelques mètres plus loin.
La conversation s’engage facilement. Demandez par exemple à Janet, volontaire
au jardin Dias y Flores de la 13e rue, ce qu’elle cultive :
vous aurez droit à une visite détaillée des lieux, des papyrus autour du bac
à poissons à une fleur rare – mujer de la noche - qui s’épanouit la
nuit, ramenée de Porto Rico par un voisin, au nez et à la barbe des douaniers
américains.
Texte : Chantal Dussuel
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