Une tendance universelle
Réjane Ereau

À l’image de Rodrigo, bien des jeunes, aux quatre coins de la planète, ont soif d’ouverture et d’échange. Trop pauvres pour prendre leur sac à dos et se barrer, souvent bloqués par la nécessité d’obtenir des visas, ils découvrent le monde par les gens de passage. « Vous rendez-vous compte de votre chance de ne pas être nés coincés sur un rocher, programmés pour pêcher et regarder le temps passer ? », commente Leh, un Thaïlandais de Koh Lanta (île du sud-ouest de la Thaïlande). Comme beaucoup, il a arrêté l’école à 12 ans. « Mais pour voyager, il faut encore beaucoup économiser… » Conscient du potentiel touristique de son île, Leh ne veut toutefois pas la voir envahie par les foules, ni sentir les comportements se pervertir. Attaché à sa liberté et à son identité, il prône l’échange, le respect, la recherche de sens…

Tendance générationnelle ? Tendance universelle ? À des milliers de kilomètres de là, au nord de l’Inde, Lobsang partage les mêmes valeurs. « Le pays de mes parents n’existe plus », explique ce fils de réfugiés tibétains. « Je suis né et je vis sur une terre dont je n’ai pas la nationalité. Pourtant, ici, les communautés cohabitent sans heurts. Il y a bien eu quelques affrontements entre bandes de jeunes Tibétains et Cachemiris [les deux minorités de la région], mais on a appris à vivre ensemble. » Son ambition ? « Si le Tibet renaît, participer à sa reconstruction. Sinon, continuer à étudier le bouddhisme, gagner de quoi payer les études de mes sœurs… et écrire des histoires, pour transmette la richesse de ma culture et de mes rencontres. »

Même mélange de curiosité et de pragmatisme avisé chez Marcos : 22 ans, Péruvien, les cheveux longs, les fringues Billabong qui lui vont bien, un goût prononcé pour les musiques qui font boum boum ou bong bong, un désintérêt marqué pour la vie politique (« Le président actuel ? attends, ça va me revenir »)… Bref, un djeun tout ce qu’il y a de plus djeun. Mais volontaire et réfléchi. « Je bosse depuis l’âge de 18 ans. D’abord muletier, puis cuisinier, puis guide. Mieux vaut gravir les échelons pas à pas et mériter vraiment ce que l'on a. » Son objectif ? « Faire mes preuves, mettre de l’argent de côté et gagner mon indépendance. Très important, l’indépendance. »

Texte : Réjane Ereau

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