L’Argentine, sur la route de la cordillère
Bain de minuit à Puente del Inca
Puente del Inca sous la neige, c’est une dizaine d’habitations séparées par
la route : à droite, le camp militaire, à gauche quelques maisons, deux
auberges, une épicerie et un snack en tôle ondulée, quelques baraques de souvenirs…
Autour du village, des montagnes exceptionnelles et le terrible vent venu du
Chili. Ce village construit autour du pont Inca abrite une « alberga »
- installée dans la gare de trains désaffectée – et un hôtel assez
confortable : l’Hosteria Puente del Inca.
Malgré les - 2° C du thermomètre, ce début d’après-midi est le moment
idéal pour découvrir l’incroyable « puente » : un pont fait de
sel, pétrifié par les eaux chaudes d’une source thermale coulant à 38° C.
Caché dans le creux d’un ravin, d’un incroyable jaune soufre, il surplombe un
torrent.
L’une des légendes locales raconte qu’il fut formé miraculeusement, lorsqu’un
prince inca gravement malade parti en quête d’un remède dut traverser le torrent.
L’ancien pont ayant été détruit par des secousses, ses fidèles formèrent un
pont humain. Leurs corps se transformèrent – sous l’action d’on ne sait
quel charme – en pierre !
Il y a longtemps, pour compléter un hôtel chic, on a construit en contrebas
du pont un centre thermal doté de plusieurs bassins. Il ressemble aujourd’hui
à une ruine, pétrifié par les eaux depuis que l’hôtel a été rasé par une avalanche,
dans les années 1960. Cela n’empêche pas le personnel de l’hosteria d’emmener
les visiteurs prendre un incroyable bain de minuit dans ce cadre surréaliste.
Un conseil pour les amateurs… prévoyez des lampes « spéléo » !
Texte : Blaise Goldenstein
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