L’Argentine, sur la route de la cordillère
Mendoza, dernier arrêt avant les Andes
En arrivant de Buenos Aires, la tentaculaire capitale fédérale, on est frappé
par le calme de Mendoza. L’air frais, la douceur de la population et, surtout,
l’absence des fameux chauffards « porteños », tout incite à la détente.
On s’étonne ensuite des caniveaux démesurés de la ville, profonds d’un mètre
et larges de 70 cm. Ils complètent l’exceptionnel système d’irrigation
de la région : les eaux de la cordillère, redistribuées dans les vignes
de la région, coulent vers Mendoza au printemps, lui donnant de faux airs marins.
Ne croyez pas pour autant que le temps se soit arrêté : ici aussi, la pollution
fait partie de la « poésie urbaine ». De plus, les fréquents séismes
ont détruit les constructions anciennes, privant la ville d’un passé architectural
colonial.
Dans la gare routière de Mendoza, les kiosques des compagnies de bus sont tous
alignés ; les vieilles Indiennes y font la queue derrière des portègnes
en vacances. Sur quelques rares présentoirs, des cartes postales semblent attendre
les touristes depuis les années 1980. Dehors, les vendeurs de disques,
de bonnets et d’eau chaude pour le « maté » discutent entre eux.
Pour s’enfuir vers les sommets de la cordillère,
il faut emprunter la fameuse route n° 7, l’immense panaméricaine qui traverse
le continent, du Canada au Chili. Deux bus de la compagnie “ Expreso Uspallata ”
(prononcez « Uspaïata ») relient chaque jour la gare routière de Mendoza
à Las Cuevas, dernier village avant la frontière chilienne, à 3 181 m.
Ils partent le matin - à six heures et à dix heures - et redescendent
ensuite en sens inverse.
Texte : Blaise Goldenstein
Mise en ligne :