La Lampe d’Aladino

Auteur : Luis Sepulveda

Editeur : Métailié

135 Pages

La Lampe d’Aladino

Luis Sepulveda n’est pas un écrivain voyageur, mais il connaît la douleur de l’exil et du déracinement. Né au Chili, vivant aujourd’hui dans les Asturies dans le nord-ouest de l’Espagne, l’auteur du Vieux qui lisait des romans d’amour, qui fut un farouche opposant à Pinochet, a dû quitter son pays il y a plus de trente ans. De la Patagonie à Hambourg, en passant par l’Espagne ou Paris, sa vie d’exilé l’a transformé en citoyen du monde. Elle lui a appris aussi l’importance de la mémoire contre le poison de l’oubli, cette mort à l’œuvre dans nos vies.
C’est précisément pour « vaincre l’oubli » que Sepulveda a écrit les douze nouvelles de son dernier recueil, La Lampe d’Aladino. Le lecteur les imagine nourries des souvenirs de Sepulveda, de ses rencontres mais aussi de ses rêves. Il n’est pas rare, en effet, de croiser des fantômes surgis de cette lampe d’Aladin littéraire, à la lisière de l’étrangeté et du fantastique : ainsi, Sepulveda nous convie à un dîner de poètes morts à Santiago ou à une brève rencontre avec une femme fatale berlinoise à l’hôtel Miramar d’Alexandrie.
Le livre devient profondément émouvant quand l’auteur se souvient d’un amour d’antan, - d’avant le terrible coup d’État de Pinochet -, rythmé par une comptine chilienne ou d’une passion interdite sur l’île de Sylt. Le lecteur assidu de Sepulveda reconnaîtra même au détour d’une nouvelle le personnage du « Vieux », qui lisait des romans d’amour.
Avec une fantaisie non dénuée de nostalgie, Luis Sepulveda fait une nouvelle fois preuve de ses talents de conteur. Mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière le poète s’exprime un homme engagé, dont la mémoire fut marquée par la longue nuit de terreur de la dictature chilienne, symbole de toutes les oppressions. À travers le monde, Sepulveda porte sa douleur et l’amour pour son pays longtemps meurtri. Plus qu’un viatique contre l’oubli, les nouvelles de la lampe d’Aladino, par leur lyrisme discret, leur humour subtil et leur poésie désenchantée, forment un chant d’espoir, dont la légèreté grave contraste singulièrement avec la pesanteur destructrice de l’oubli, ferment de toutes les oppressions, politiques ou économiques.

Texte : Jean-Philippe Damiani

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