Jack London

Auteur : Jennifer Lesieur

Editeur : Éditions Tallandier

416 Pages

Jack London

Aussi curieux que cela puisse paraître, les lecteurs français de Jack London (1876-1916) ne disposaient pas jusqu’à présent de biographie de ce romancier, l’un des plus grands donnés au monde par les États-Unis. Il s’en est jadis publié en traduction et des essais ont exploré son œuvre en établissant des rapports avec sa vie, mais Jennifer Lesieur est la première à raconter en détail la courte existence du prolifique écrivain voyageur. Au cours de son récit, elle donne en sus le résumé des nouvelles et romans de ce dernier.
Dès sa naissance, London connaît un destin romanesque. Fils d’un mage et d’une spirite, il se nomme John Channey et changera de nom et de prénom durant son enfance, quand sa mère se remariera. Le jeune Californien est successivement ouvrier, pilleur d’huîtres, vigile anti-pilleur d’huîtres, mousse au long cours – il ira jusqu’au Japon et en Sibérie… À dix-huit ans, il traverse les États-Unis en s’accrochant aux trains comme tant d’autres gueux laissés-pour-compte. Il s’inspirera de cette équipée pour écrire La Route. Après avoir été emprisonné pour vagabondage, il redevient ouvrier, puis lycéen et étudiant ! Ne tenant pas en place, ce solide gaillard a vingt ans quand il part dans le Yukon, au nord-ouest du Canada, pour chercher de l’or dans la rivière Klondike. Son séjour ne dure qu’un an, mais ses aventures et surtout celles qu’il recueille autour de lui alimenteront des dizaines de ses nouvelles et romans. Car ce passionné de lecture va enfin devenir écrivain. C’est d’abord un bohème crève-la-faim, mais assez rapidement, il place ses écrits dans des journaux et est enfin édité. Son succès va être énorme à partir de L’Appel sauvage en 1903. Romancier, il est aussi reporter dans les bas-fonds de Londres, en Corée lors du conflit russo-japonais, lors de la guerre civile mexicaine…
Riche et célèbre, il devient ranchero, s’offre un yacht (le Snark) avec lequel il file dans les îles du Pacifique Sud. Évidemment, il tirera de son périple quantité d’histoires à raconter. Malgré sa nouvelle et avantageuse position, il reste socialiste révolutionnaire et cela jusqu’à la fin de ses jours. Étonnante contradiction que relève Jennifer Lesieur : cet idéalisme généreux s’accompagne d’une croyance en la suprématie du Blanc anglo-saxon. C’est à cette dernière que l’on doit des passages très désagréables qui parfois empêchent de pleinement succomber au charme et à la force irrésistibles de ses écrits. Autre problème que la biographe souligne : notre héros a beau être un des importants auteurs américains et même mondiaux, il n’a pas toujours résisté à la tentation d’écrire vite et mal… Souffrant de mille maux et alcoolique, Jack London connaîtra une fin aussi douloureuse que précoce.

À lire également : en même temps que cette biographie est édité un texte inédit de London. Carnet du trimard est la retranscription des notes qu’il rédigea durant cette traversée. Présentées en français et en anglais, elles forment un récit très fort dans lequel on retrouve tout ce qui fera la saveur des meilleures histoires de l’écrivain (chez Tallandier également).
À lire aussi, les captivants chapitres que l’éditeur Francis Lacassin consacre au romancier dans Mémoires – Sur les chemins qui marchent, paru en 2006 aux Éditions du Rocher. C’est à Lacassin que l’on doit le regain d’intérêt pour London en France dans les années 1970. L’auteur pose en couverture, devant le First and Last Chance Saloon d’Oakland immortalisé par London.

Et n’oubliez pas de consulter notre dossier sur Jack London.

Texte : Michel Doussot

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