Le Souffle du cobra

Auteur : Andrew X.Pham

Editeur : Nil Éditions

496 Pages

À la fin des années quatre-vingt-dix, Andrew X. Pham, un Américano-Vietnamien d’une trentaine d’années retourne pour la première fois au Vietnam, son pays natal qu’il a fui comme « boat-people », après la chute de Saigon en 1975. Le cœur battant, seul sur sa bicyclette, il quitte San Jose en Californie, passe par Seattle et le Japon, et débarque dans ce pays où rien n’est plus comme avant. Tout a changé, sauf l’essentiel : les Vietnamiens. À Hô Chi Minh-Ville, sa famille appauvrie l’accueille comme un enfant prodigue. À Phan Tiet, il revit les meilleurs et les pires souvenirs d’une jeunesse en temps de guerre. Les retrouvailles avec ses racines provoquent en lui un double choc émotionnel, lui apportant autant de plaisir que de troubles. Les réalités du présent le subjuguent et l’attristent à la fois. Les fantômes du passé le tourmentent, mais la ténacité enjouée de Pham les repousse, le temps d’une rencontre : des copains pochtrons, des muses vénales, des hôteliers acariâtres, des ivrognes menaçants, des vauriens sans scrupules, sans oublier les inévitables policiers véreux et bornés. Aucun obstacle ne l’empêchera de poursuivre sa quête. À vrai dire, le Vietnam d’Andrew Pham ressemble à l’univers des routards, à la différence près que l’auteur n’est pas un touriste, mais un « Viet Khieu », c’est-à-dire un Vietnamien d’outre-mer : trop américain pour se sentir encore vietnamien, et trop vietnamien pour se prendre pour un vrai Yankee. Son voyage est sa thérapie individuelle, l’écriture du livre, sa séance de psy. Plus qu’un simple carnet de route, ce livre, d’une construction originale, fait sans cesse le va-et-vient entre le présent et le passé. Il se lit comme un récit de voyage, mais aussi comme une chronique de la mémoire d’une famille marquée par la souffrance, la guerre et l’exil. Voilà le premier récit de voyage sur le Vietnam écrit par un Vietnamien depuis un bon quart de siècle.

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