Le Festival des Musiques sacrées du monde à Fès

Le Festival des Musiques sacrées du monde à Fès

Les portes de la ville marocaine de Fès s'ouvrent en grand : le Festival des Musiques sacrées du monde commence vendredi 31 mai, au son des voix d'un chœur d'enfants. Riche d'une histoire culturelle centenaire, Fès est le lieu rêvé pour accueillir la diversité et la grâce des musiques du monde, honorant un même dieu, celui de l'ouverture vers « les voies de la sagesse ». Mohamed Kabbaj, président du festival, explique lui-même que le Festival des Musiques sacrées du monde œuvre « pour que la diversité et le dialogue soient les hôtes de Fès, berceau de convivialité culturelle et spirituelle, à l'image de l'avenir qu'il nous appartient de bâtir ». Le message est clair…

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Un décor de rêve


Pendant des siècles, Fès a accueilli de nombreux artistes, intellectuels et savants. Son ouverture culturelle et son activité spirituelle ont rayonné très longtemps sur l'Orient et l'Occident, en particulier grâce à ses medersas et à sa célèbre université, la Qaraouiyyîn, édifiée en 857 et considérée comme la plus ancienne du monde.
C'est aussi la beauté de Fès qui attire. Sa richesse architecturale, les dédales bruyants et poussiéreux de son immense médina lui donnent un charme complexe. Les organisateurs ont donc bien fait de disséminer les concerts dans plusieurs lieux de la ville, pour permettre aux visiteurs de régaler leurs yeux en même temps que leurs oreilles. On pourra assister aux concerts sur la place Bâb Makina, constituée de deux places entourées de portes, où se déroulaient jadis les cérémonies officielles ; dans le musée Batha, construction andalouse du XIXème siècle ; et sur la place de l'Arc de Triomphe du site romain de Volubilis, au pied de la montagne Zerhoun. Dans le reste de la ville, aussi, on pourra trouver des cafés littéraires, des soirées soufies, des animations pour les enfants et des concerts gratuits.

Musique sans frontières


La musique adoucit les mœurs, paraît-il. Les organisateurs du Festival de Fès ont pris le parti de croire en l'adage, et d'aller encore plus loin : prendre la musique et les rencontres musicales comme vecteurs de paix et de compréhension entre différentes religions et cultures.
Pour la huitième édition de son festival, la ville de Fès accueille cette année de nombreux pays, et de nombreuses traditions religieuses : des chœurs sacrés du Moyen Age français, des chants séfarades de Fès, des chœurs orthodoxes bulgares… Certains invités de marque viendront aussi offrir leurs sons admirables aux visiteurs, comme Kudsi Erguner, virtuose turc de ney, ou la chanteuse de fado Katia Guerreiro. Toutes ces notes et ces voix s'élèveront vers un même ciel, un même espoir de paix. L'idée du Festival est en effet si louable que l'ONU l'a élu en 2001 « pour figurer parmi les douze événements les plus importants du monde ayant participé de façon positive à la construction du dialogue entre différentes cultures et civilisations du monde ». Une des plus charismatiques et talentueuses ambassadrices de l'ONU, la cantatrice Barbara Hendricks, chantera d'ailleurs le soir du samedi 1er juin.

Pour une mondialisation humaine


C'est un fait, le monde se globalise. Les indépendants sont de plus en plus rares, et plus on fusionne, plus l'horizon - humainement parlant - se rétrécit. Le festival de Fès, à travers le colloque qu'il organise sous le titre « Une âme pour la mondialisation : chemins de sagesse », prend le parti d'ouvrir à nouveau cet horizon et de faire de ces rapprochements entre les sociétés de réelles rencontres entre les peuples. La deuxième édition de ces Rencontres de Fès aura donc lieu, en parallèle au Festival, les matinées du 1er au 5 juin. Là encore, de nombreux intervenants auront fait le voyage, depuis les États-Unis, la Thaïlande, la France ou la Turquie entre autres. Parler pour partager, et pas pour ne rien dire… Les Rencontres de Fès promettent d'être un des rendez-vous immanquables du Festival 2002.

Informations pratiques


Festival de Musique sacrée, du 31 mai au 8 juin 2002, à Fès, au Maroc.
Prix d'entrée : entre 100 et 300 Dh (10 et 30 euros) par concert. Forfait Pass à 2 100 Dh (210 euros) pour toutes les manifestations de la semaine.
Renseignement sur le site du festival.

Les Rencontres de Fès, du 1er au 5 juin 2002, à Fès, au Maroc.
Frais d'inscription : 1 500 Dh (150 euros)
Renseignements sur le site officiel, inscriptions par e-mail : rencontresdefes@hotmail.com.

Où dormir dans la médina ?

Hôtel Glacier : 9, place des Alaouites. Tél. : 055-62-62-61.
Un petit hôtel sans prétention et méconnu, avec un charme fou. Très simple, très propre, dans un emplacement idéal : à mi-chemin entre la médina et la ville nouvelle. 70 Dh (7 €) la chambre double.
Pension Talâa : 14, rue du Petit-Talâa. Tél. : 055-63-33-59.
Récemment repeinte, cette petite pension fait partie des plus propres. Linge impeccable et accueil sympathique. Une bonne adresse.

Où manger, où boire un verre ?

La Kasvah : 18, Bâb Boujeloud. Tél. : 055-74-15-33.
Deux terrasses avec vue sur la porte et le spectacle des va-et-vient. Beau décor et tajines copieux. Thé, café, mais pas d'alcool.
Restaurant Zohra : 3, Derb-Aïn-Nass-Bilda. Tél. : 055-63-76-99.
Au cœur de la médina, proche de la medersa. On y oublie la vie trépidante de la médina, assis sur des banquettes autour de petites tables dans un décor berbère. Un des restos les moins chers… donc vous risquez d'y croiser pas mal de touristes.

Texte : Florence Cavé

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