Sweet home Chicago

Sweet home Chicago
© Chicago Blues Festival

Avis aux amateurs de blues et de bonne musique, Chicago vous donne rendez-vous du 9 au 12 juin pour célébrer la plus populaire des musiques noires américaines. Bien calée dans le calendrier entre le festival gospel et le festival country, la 22e édition du Chicago blues festival ne présentera pas moins de 70 artistes, parmi lesquels quelques légendes de la six cordes comme Buddy Guy ou John Mayall. Les concerts auront lieu en plein air, dans le Grant Park, au bord du Lac Michigan. Bonne nouvelle : l’entrée est gratuite pour tous !

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La Mecque du blues

Chicago n’accueille pas le plus grand festival de blues des États-Unis par hasard. La mégapole de l’Illinois a été consacrée capitale mondiale du blues, depuis que de nombreux musiciens noirs américains y élirent domicile à partir des années 1930. Ces derniers, fuyant la misère et la ségrégation du Sud, étaient allés tenter leur chance dans les chaînes de montage de Detroit ou les grands abattoirs de Chicago, emportant pour seul bagage une guitare. C’est dans les quartiers noirs de cette ville cosmopolite, terre promise pour des millions d’immigrés, que les Muddy Waters, Howlin’ Wolf et autres Elmore James insufflèrent des idées nouvelles à la musique blues. Leurs disques, enregistrés pour la plupart sous le label des frères Chess, allaient donner naissance au " Chicago blues " : un courant caractérisé pas un son électrique, saturé, une voix puissante et une mélodie tonique et bien plus rythmée que le blues rural du delta du Mississippi. À la fin des années 1940, les bars de South Side sont en pleine ébullition et Maxwell Street devient rapidement le repère des meilleurs orchestres blues du pays. Le reste de l’histoire est bien connu : les vinyles de Muddy Waters ont fait le tour du monde et l’un de ses tubes, Rollin’ Stone, finit par inspirer une bande de jeunes copains anglais. Et le rock fut.
Alors quoi de plus naturel pour Chicago que d’offrir au monde un festival à la hauteur de sa précieuse contribution pour la musique ? Des dizaines de concerts, cinq scènes différentes qui accueillent les plus grands guitaristes, pianistes et harmonicistes des États-Unis et d’ailleurs, plus d’un demi-million de festivaliers en quatre jours... En 22 ans d’existence (le festival a vu le jour en 1983, année de la disparition de Muddy Waters à 68 ans), le Chicago blues festival s’est bâti une solide réputation parmi les connaisseurs. C’est désormais le plus grand événement gratuit de blues au monde, et l’un des meilleurs. De nombreux pèlerins viennent même d’Outre-Atlantique pour offrir à leurs tympans ce qui se fait de meilleur en matière de musique blues.

Monstres sacrés et génération montante

On a coutume de dire que les meilleurs bluesmen sont les plus vieux, un peu comme le bordeaux. Les fans seront alors bien gâtés puisque la 22e édition du Chicago blues festival réunira deux mythes : les guitaristes Robert Lockwood Jr et David " Honey Boy " Edwards. Le premier a fêté ses 90 ans en mars dernier, tandis que le second fêtera les siens le 28 juin prochain. Autant dire que l’air du Grant Park de Chicago sera chargé d’émotion quand David " Honey Boy " Edwards, l’âme du Delta, pénétrera sur la scène du Petrillo Music Shell le 9 juin, suivi le lendemain par Robert Lockwood Jr, disciple de l’immense Robert Johnson, sur la scène du Gibson Guitar’s Crossroads.
Le 11 juin, c’est un autre monstre sacré qui distillera du bon vieux blues : Buddy Guy, certes plus jeune que Robert Lockwood et David Edwards, mais tout aussi légendaire. L’homme à la salopette en jean est l’un des héritiers du courant " Chicago blues " de Muddy Waters. Au programme : riffs puissants et solos à gogo. Enfin, toujours dans la catégorie poids lourds, c’est John Mayall, père fondateur du blues britannique avec son groupe des Blues Breakers (véritable tremplin dans les années 1960 pour de nombreux musiciens tels que Eric Clapton, Fleetwood Mac ou Mick Taylor) qui sera présent au Grant Park (le 9 juin en début de soirée). C’est là sa première participation au festival de Chicago. Les programmateurs lui ont réservé une petite surprise en invitant son ancien collègue et ex-Rolling Stones, Mick Taylor, pour des retrouvailles qui promettent.
Saturé de gratte ? Le festival accueille cette année deux des plus belles voix féminines du blues : Koko Taylor (aussi surnommée " Queen of the blues ", la reine du blues), que Buddy Guy accompagnait autrefois à la guitare, et la diva Mavis Staples seront au micro du Petrillo Music Shell. Rendez-vous les 10 et 12 juin en début de soirée.

Vous l’aurez compris, le Chicago blues festival accorde une place de choix aux anciens. Mais la nouvelle vague n’est pas oubliée des programmateurs pour autant. Quelques quadragénaires sont également à l’affiche, comme le talentueux guitariste Lucky Peterson à la musique très enjouée (le 12 juin), ou encore Michael Powers, bluesman et jazzman touche-à-tout (le 11). Toute la programmation du festival est disponible sur le site de la mairie de Chicago, organisatrice de l’événement.

Où écouter du blues à Chicago ?

Particularité du Chicago blues festival, les derniers concerts de la journée se terminent généralement tôt (jamais après 21 h 30). Cela permet aux festivaliers d’assister à d’autres concerts dans les bars de la ville. Les puristes vous le diront, rien ne vaut un petit blues dans la cave enfumée d’un vieux bar, à l’ancienne. Pendant les quatre jours du festival, de nombreux établissements du centre-ville organisent des sessions jusqu’à l’aube. Idéal pour découvrir la nouvelle scène blues de Chicago.

- B.L.U.E.S. : 2519 North Halsted Street. C’est l’un des plus petits bars de la ville, mais, à en croire les Chicagoans, le meilleur endroit pour écouter du bon blues la nuit tombée. En général, trois sets sont programmés par soirée. Prévoir 6 à 7 $ l’entrée. Le dimanche, l’entrée au B.L.U.E.S. vous donne l’accès gratuit au Kingston Mines. www.chicagobluesbar.com.
- Kingston Mines : 2548 North Halsted Street. Situé juste en face du B.L.U.E.S. D’ailleurs, il arrive souvent que des groupes commencent à jouer dans l’un pour terminer la soirée dans l’autre. C’est l’un des plus anciens clubs de blues de la ville. On y joue pratiquement tous les jours, jusqu’à l’aube (4 h en semaine, 5 h le samedi). Déco très originale avec peintures murales représentant les paysages des États du Sud. www.kingstonmines.com.
- Buddy Guy’s Legends : 754 South Wabash Avenue. Avec son gigantesque bar-restaurant et sa salle de billard, c’est l’un des plus grands clubs de Chicago. Le plus fréquenté aussi. Ambiance usine qui a tendance à déplaire au fan de blues en quête d’authenticité. Mais la maison propose des concerts de qualité. Quand il en a l’occasion, Buddy Guy en personne vient y jouer avec ses amis. Sur les murs sont accrochées les guitares des plus célèbres bluesmen du pays : celles de Buddy Guy, de Muddy Waters mais aussi la légendaire Fender Stratocaster du Texan Stevie Ray Vaughan. www.buddyguy.com.

Pour aller plus loin, les mordus de blues pourront se rendre sur Maxwell Street, artère qui autrefois avait des allures de Bourbon Street (Nouvelle-Orléans) ou Beale Street (Memphis). Il ne reste malheureusement plus grand-chose de la belle époque du Chicago blues. La plupart des maisons historiques sont abandonnées et menacées par les bulldozers de la municipalité. Le marché aux puces du dimanche avec ses vendeurs de vinyles subsiste toutefois. À voir aussi les studios d’enregistrement Chess Records, au 2120 South Michigan. Endroit mythique : c’est là que passèrent les plus grands noms du blues. La visite est gratuite.

Où dormir à Chicago ?

- Hostelling International Chicago : 24 East Congress Parkway, tél. : (312) 360-0300. Auberge de jeunesse située dans un bâtiment historique restauré. En dortoir, compter au moins 31 $. Les chambres doubles sont à 120 $ la nuit. Sympa et bon marché.
- Ohio House Motel : 600 North La Salle Street, tél. : (312)-943-6000. Dans les 90 $ la chambre. Véritable motel américain où l’on gare sa voiture devant sa chambre. Propre et agréable.

Pour en savoir plus

Toute la programmation du festival est disponible sur le site de la mairie de Chicago.

Le Chicago blues festival est gratuit. Il se déroule à l’intérieur du Grant Park, situé au bord du lac Michigan, tout proche du Loop, célèbre quartier du centre-ville. Les premiers concerts ont lieu à partir de midi, les derniers se terminent vers 21 h 30. Il y a cinq scènes réparties dans l’enceinte du parc :

- Petrillo Music Shell : scène principale pour les têtes d’affiche du festival.
- Gibson’s Crossroads, qui accueille principalement des musiciens chicagoans.
- US Cellular Front Porch Stage, où l’on se délecte, allongé sur l’herbe, des meilleurs sons du Delta du Mississippi.
- Juke Joint Stage, pour les sessions acoustiques.
- Best Buy Showcase Stage, pour les bluesmen plus jeunes (ou moins vieux !).

En marge des concerts, projections, expositions, conférences et initiations au blues sont prévues à l’intérieur du stand Route 66 Roadhouse.

Texte : Chahine Benabadji

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