1. Joseph Kessel
  2. Un reporter engagé
  3. Kessel, le résistant
  4. Témoin baroudeur
  5. Kessel vu par Olivier Weber
  6. Bibliographie

Un reporter engagé

De l’enfance aux premiers combats

Né de parents juifs et russes à Clara dans la pampa argentine en janvier 1898, Joseph Kessel vit ses premières années sur des terres arides et sauvages. Après la pampa, c’est dans les steppes d’Oural qu’il passe son enfance, à Orenbourg, au plus profond de la Russie. De 1908 à 1914, il grandit à Nice, sur la Côte d’Azur, avant de monter à Paris pour faire ses études à la Sorbonne.

À 18 ans, il s’engage comme brancardier et infirmier volontaire lors de la Première Guerre mondiale. Le souffle de l’aventure le happe déjà. En 1917, il rejoint l’escadrille S.39 et effectue près de 150 missions de reconnaissance en 18 mois. De cette immersion parmi les chevaliers français de l’aviation de guerre, il en tirera quelques années plus tard son premier grand roman L’Équipage (1923).

Alors que l’armistice entre la France et l’Allemagne est à peine déclaré, il se lance dans une nouvelle mission au fin fond de la Sibérie orientale. Il séjourne dans le sinistre port de Vladivostok en proie à la guerre civile entre l’armée blanche et l’armée rouge, avant de s’embarquer vers Kobe et Shanghai. Une épopée initiatique et déjà un tour du monde pour le jeune Kessel à seulement 21 ans.

Voyage au cœur de la rébellion nord-irlandaise

De retour à Paris, décoré de la croix de guerre et bardé de médailles militaires, il reprend sa collaboration au Journal des Débats, entamée quelques années auparavant. Il élargit ses piges à La Liberté, au Figaro et au Mercure. Joseph connaît un drame familial douloureux : le 27 août 1920, son frère aîné Lazare Kessel se tire une balle dans le cœur. Un suicide qui le marquera à jamais.

C’est un peu pour fuir cette tragédie familiale, et impatient de s’envoler vers d’autres cieux, qu’il part en septembre 1920 en Irlande du Nord réaliser son premier grand reportage sur la rébellion du Sinn Fein à Dublin. Avec la somme de 10 000 francs de l’époque et une commande du journal La Liberté, il plonge dans les méandres de la guerre civile irlandaise. « En dix articles, Kessel avait été remarqué tant par le public que par ses confrères. Avec son premier reportage, il entrait directement dans l’aristocratie des Grands Reporters », écrit Yves Courrière dans sa biographie monumentale Kessel, sur la piste du Lion.

Grâce au talent du jeune reporter en devenir, La Liberté augmente son tirage. Ce premier succès lui ouvre les portes du grand reportage. Il part à Riga, en Lettonie, et enquête sur la Tcheka, la police secrète des bolchéviques. À son retour à Paris, en 1923, il écrit un recueil La Steppe rouge sur la révolution bolchevique, et surtout L’Équipage, un roman d’aventure tiré de son passage dans l’escadrille S.39 qui fait entrer l’aviation dans la littérature. 1923 consacre le jeune Kessel, qui entame alors une double carrière de grand reporter et de romancier.

Immersion frénétique au Proche-Orient

En 1926, Kessel embarque pour le Proche-Orient où il enquête sur les colonies juives à l’invitation du mouvement sioniste. Il découvre Jaffa, Tel-Aviv, Jérusalem, avant de poursuivre l’aventure à Beyrouth, Damas et dans le désert syrien.

« Les choses vues, les personnages rencontrés, la fabuleuse épopée des colons juifs de Palestine, ses aventures dans le désert syrien rencontrent un succès immédiat, au point qu’il devient l’égal, à 28 ans, des meilleurs grands reporters de l’époque, Albert Londres et Edouard Helsey. Il était un auteur reconnu. Il est désormais un journaliste célèbre », raconte Olivier Weber dans sa biographie illustrée Kessel, le nomade éternel.

En octobre 1926, il écrit Les Captifs, dédié à sa femme Sandi atteinte de tuberculose depuis plusieurs années. C’est le récit touchant de la vie des pensionnaires d’un sanatorium acharnés à vaincre la maladie et la solitude. Avec Les Captifs, Joseph Kessel obtient le Grand prix du Roman de l’Académie française. Une première consécration littéraire pour le jeune homme.

Sur la ligne de l’Aéropostale et la piste des esclaves

Jamais à court d’idées, en quête de nouveaux horizons et avide de contrées sauvages, Joseph Kessel reprend le chemin du grand reportage. Il pénètre dans le monde très fermé des pionniers de l’aviation civile en réalisant un reportage de trois semaines en 1929 sur l’épopée aérienne de l’Aéropostale au-dessus du Sahara.

Puis, en février 1930, il se lance sur la piste des esclaves en Éthiopie, au Yémen et en Arabie Saoudite. C’est à ce moment-là qu’il fait la connaissance du corsaire Henry de Monfreid, avec qui il va braver les interdits et les dangers pour mener à bien son expédition. La publication de son reportage « Marché d’esclaves » dans le quotidien Le Matin au printemps 1930 est un succès populaire. Grâce à son aventure, le tirage du quotidien monte à 150 000 exemplaires !

« D’un jour à l’autre, le nom de l’écrivain fut connu et dans l’esprit du plus large public, Kessel devint synonyme de grand reporter », précise Yves Courrière. Parallèlement, il écrit beaucoup, ses voyages à l’autre bout du monde, ses rencontres dans les cabarets russes de la butte Montmartre et ses reportages sur le terrain lui servant de sources d’inspiration pour ses romans : Belle de Jour (1928), Vent de sable (1929) et Fortune Carrée (1930).

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Kessel, le résistant

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