© Pierre
Josse
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Difficile
de s’accorder
aujourd’hui sur l’identité de ceux
que nous appelons les Celtes. Il
y a ceux que ce passé européen
commun rassure à l’heure des conflits ethniques,
et ceux pour qui le terme « Celte » a
perdu son sens et n’est plus qu’un outil marketing.
Qui est ce peuple ? D’où vient-il ? À quand
remontent ses origines ? Autant de questions auxquelles
nous répondrons avec une infime prudence, les ressources
historiques concernant ce peuple d’irréductibles étant
en effet bien approximatives. Peu d’éléments
indiquent que ces peuples se seraient spontanément
désignés eux-mêmes comme celtes. Une
raison à cela : étymologiquement, « celte » vient
du grec keltoi, apparu au Ve siècle av. J.-C.
pour distinguer les « barbares » des
Romains et des Grecs. |
Les Celtes firent leur apparition au
IIe millénaire
av. J.-C dans les Balkans et en Asie mineure (actuelle Turquie),
où ils constituèrent d’importantes communautés.
Au cours des siècles suivants, aux IVe et IIIe siècles
av. J.-C., les premiers portraits des Celtes sont établis
par les auteurs grecs et romains. Ils sont décrits comme
des guerriers farouches et intrépides. Une exagération
assez simpliste que ces écrits ont fait parvenir jusqu’à nous.
Les Celtes privilégiaient la tradition de l’oralité,
d’où la rareté des sources historiques les
concernant. Aux IIIe et IIe siècles av. J.-C.,
la zone géographique occupée par les peuples celtes
s’est considérablement étendue du Danube
vers l’Ouest. Sont alors considérés comme
celtes les Gaulois, les Celtibères (Espagne, Portugal),
les Bretons (Grande-Bretagne), les Gallois, les Celtes d’Irlande
et les Galates d’Asie mineure.
Mais, face à l’offensive de l’Empire romain,
les Celtes ont commencé à reculer. Les rapports étroits
entretenus par ces peuples les ont conduits à s’emprunter
mutuellement divers éléments. Ainsi, comme le souligne
l’historien Gérard MacEoin, « les traditions
urbaines n’étaient pas dans la tradition des pays
celtiques, mais elles y furent introduites par les Romains ».
La « Celtie » subit, après les conquêtes
romaines, les assauts saxons, puis la christianisation. Au Ve siècle
ap. J.-C., les Bretons, par exemple, se retranchent dans les
régions montagneuses de Cambrie (actuel Pays de Galles),
de Cornwall, ou dans le Devon. Beaucoup s’enfuient aussi
et franchissent la Manche pour se réfugier en Armorique.
© Pierre Josse |
Après avoir
autrefois dominé l’Europe de la mer Noire à l’Atlantique,
les Celtes se retrouvent à la fin du Moyen Âge
enclavés à l’extrême ouest de
l’Europe. La culture celte alors en voie d’extinction
se préserve bon gré, mal gré sur les
franges du continent. Si les Celtes ne se sont pas unifiés
politiquement, leur identité reste néanmoins
marquée par des liens religieux et linguistiques. Un
socle commun européen qui présente
toujours une culture vivace. |
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