VIIIe – XVe siècles : le temps des contacts

es routes reliant l'Occident et l'Orient ont été tracées dès l'Antiquité. Bien souvent pour faire la guerre (cf. Alexandre le Grand), mais surtout pour rapporter en Europe des produits comme les indispensables épices (gingembre, safran, poivre, girofle…). La route de la soie est la plus fameuse. En fait, on réunit sous ce nom de nombreuses pistes sur un axe Europe-Chine. D'autres voies sont connues : celles qui mènent au cœur de l'Afrique, via le Sahara ou suivant le Nil.

C'est entre les VIIIe et XVe siècles que les contacts furent les plus intenses, notamment dans trois aires géographiques : la péninsule Ibérique, la Sicile et le Proche-Orient.


LA PÉNINSULE IBÉRIQUE

'expansion arabe, qui débute au VIIIe siècle, quelques décennies après la mort du prophète Mahomet, rend extrêmement difficile les échanges. L'Europe occidentale résiste à la pression arabe et se replie sur elle-même. Seuls quelques juifs font le lien entre les deux mondes.
Très vite, les Arabes forment un empire qui court de la péninsule ibérique (exceptée le nord-ouest) aux frontières de la Chine et de l'Asie centrale à Zanzibar, butant cependant sur Constantinople. Ils tiennent le monopole du commerce Est-Ouest. Depuis leurs possessions ibériques, ils lancent des razzias jusqu'à Poitiers, Narbonne ou Milan, se créent des bases, comme à La Garde-Freinet (dans l'actuel massif des Maures du Var), et s'installent dans toutes les îles méditerranéennes.
Cet empire fondé sur la foi en Dieu, dont Mahomet a recueilli la parole, se morcelle au Xe siècle. Cent ans plus tard, dans sa partie méditerranéenne, il est attaqué par les Latins et les Turcs. Du côté chrétien, trois fronts sont ouverts : Espagne, Sicile et Levant.

La Reconquista est le nom donné au patient grignotage des terres d'Al-Andalus, le royaume arabe d'Ibérie (dans l'actuelle Andalousie), par les princes chrétiens d'Espagne du Nord.
Au XIe siècle, ces derniers prennent Tolède, alors que le califat omeyyade éclate en une vingtaine d'États. Suit l'époque des Taifas, durant laquelle nombre de ces États payent un tribut aux souverains chrétiens. Les Almoravides, venus d'Afrique du Nord, tentent ensuite une réunification à partir du XIIe siècle. Des deux côtés souffle alors un esprit de guerre sainte, sous l'effet conjugué de la prise de pouvoir chez les musulmans par la dynastie almohade et, chez les chrétiens, de l'influence des religieux et chevaliers venus du Nord, de France notamment.
Perdant peu à peu du terrain, les musulmans ne sont plus maîtres que du royaume de Grenade au XVe siècle. Ils seront bientôt défaits par les forces menées par les "rois catholiques".


LA SICILE

'île a été conquise au IXe siècle par les Arabes sur les troupes byzantines, avec l'appui de la population - la même chose se produit dans l'archipel de Malte.
Au XIe siècle, des chevaliers normands, venus d'Hauteville, déjà bien implantés en Italie du Sud, débarquent sur l'île à la demande d'un prince arabe. La désunion des musulmans leur est fatale du point de vue militaire.
Les Normands respectent toutes les composantes qui peuplent la Sicile. Au XIIIe siècle, leur dynastie sera anéantie sous les coups de l'Empire germanique, puis de Charles d'Anjou, frère de Saint Louis - sa brutalité a pour conséquence le massacre de la plupart des Français par la population lors des "Vêpres siciliennes". Quelque temps après, l'île devient espagnole pour cinq siècles. Les musulmans et les juifs seront pour la plupart contraints à l'exil.


LE PROCHE-ORIENT

es pèlerins chrétiens sur la route de l'Orient ont joué leur rôle. Rome, Saint-Jacques de Compostelle, Constantinople et Jérusalem figurent parmi les lieux de pèlerinage prisés durant le Moyen Âge, et ce, au moins depuis le IVe siècle. Certains de ces routards passent leur vie à aller d'un site à un autre. L'Église a cependant organisé un réseau d'hospices permettant aux voyageurs de trouver un abri le temps d'une étape.
On prend la direction de Jérusalem pour se recueillir au Saint-Sépulcre, au Mont des Oliviers, au Mont Sion, au Cénacle. Bethléem, Nazareth, le lac de Tibériade ou Jéricho sont également au programme. Au XIe siècle, les chrétiens sont de plus en plus nombreux à se rendre à Jérusalem. Ils sont tolérés par les musulmans, bien que souvent méprisés. Ces derniers se sont installés en Palestine au VIIIe siècle lors de la grande expansion de l'Islam. Pour les adeptes de Mahomet, c'est à Jérusalem que leur prophète s'est élevé dans les cieux. C'est donc une destination sacrée pour eux aussi.
Un jour, un pape fait le pari de récupérer les lieux saints pour la seule gloire du Christ : ce seront les Croisades.

Les croisés : des pèlerins en armes. En 1096, islam et chrétienté sont divisés. En Occident, les chrétiens guerroient entre eux. Quant à l'empire chrétien d'Orient, il est diminué par la poussée des Turcs qui veulent s'emparer du Proche-Orient où Arabes sunnites et chiites se font eux aussi la guerre. Les difficultés pour atteindre Jérusalem sont augmentées.
C'est dans ce contexte que le pape Urbain II lance son appel à la croisade pour reprendre la ville sainte. Chacune des catégories sociales est représentée sur les routes et les voies maritimes menant les peregrini (pèlerins) armés à Jérusalem. On les a, a posteriori, nommés " croisés " parce que leur emblème était la croix du Christ.
Il y aura en tout huit croisades "officielles", de 1096 à 1291, pour reprendre Jérusalem.

D'un point de vue guerrier et diplomatique, l'aventure des croisades se conclut sur un échec et compte à son passif des destructions faramineuses au Proche-Orient, ainsi que dans les territoires byzantins et dans les communautés juives situées sur les routes des croisades. Sur le plan culturel, intellectuel ou technique, les avancées et les gains furent notables, quoique limités.

L'expansion ottomane commence au XIe siècle, mais prend de l'ampleur quatre cents ans plus tard avec l'absorption de Constantinople, puis de toute la partie méditerranéenne de l'ex-aire arabe - exceptés le Maroc et l'Espagne - et des villes saintes d'Arabie. Au XVIe siècle, l'échec du siège de Vienne et la défaite maritime de Lépante contre Italiens et Espagnols bloquent finalement les Turcs dans leur empire, lequel réunifie cependant une grande partie de l'Islam.

Les cités commerçantes italiennes, très pragmatiques, seront finalement les seules à tirer leur épingle du jeu en ces temps troublés. Venise, Gênes et Pise n'ont jamais cessé leurs activités. Elles manigancent des guerres, ouvrent des comptoirs partout, entretiennent des relations avec les plus grands ports de la Méditerranée, recèlent le fruit des pillages des uns et des autres… Leur déclin, relatif, viendra de l'ouverture de routes maritimes atlantiques.

1492 : Quelques mois après la fin de la Reconquista, un Génois nommé Christophe Colomb part vers l'Ouest, escomptant joindre le Cathay, autrement dit la Chine et ses merveilles. Il découvre un nouveau monde que l'on appellera Amérique. Mais ceci est une autre histoire…

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