1. Bruce Chatwin
  2. Une enfance rêveuse
  3. Le poète devient romancier au Brésil
  4. Le nomade à l'œuvre
  5. L'ultime voyage
  6. Pour en savoir plus

Une enfance rêveuse

" Qu'est-ce que je fais ici ? " écrivait Rimbaud aux siens d'Éthiopie. Tout au long de sa vie, Bruce Chatwin sera fasciné par le poète français. L'homme aux semelles de vent comme le décrira avec justesse Verlaine, qui, à l'âge de vingt ans, tournera le dos à la poésie et à la célébrité, pour parcourir les routes poussiéreuses et dangereuses de l'Afrique et qui, des années plus tard, amputé d'une jambe, délirant de fièvre, lui qui se vantait de posséder tous les paysages possibles, trouvera encore la force de monter dans un train pour Marseille, porte d'un ailleurs ensoleillé, dans le but de repartir à nouveau, en vain.
Bruce Chatwin est né à Sheffield (Grande-Bretagne) en 1940. Il connaîtra une enfance itinérante et rêveuse, écoutant attentivement les récits de son père, officier dans la Royal Navy. Ce dernier lui rapporte de ses voyages un chameau en bois du Caire, une conque des Antilles ou un livre d'aventures sur la côte du Labrador.
Le petit Bruce se prend de passion pour les atlas, développant son imaginaire en relevant les noms des lieux à consonance exotique et admirant les images colorées de la faune : coyotes, martins-chasseurs, ornithorynques, dingos. Son père l'emmène en balade au Pays de Galles. Ils passent la nuit dans la voiture " bercés par le murmure d'un torrent. Au lever du soleil, l'air était humide de rosée et les moutons broutaient autour de nous. " À treize ans, premier voyage, il part seul pour la Suède. À dix-sept, il lit Baudelaire, Nerval, Rimbaud.

Le regard

À dix-huit ans, il entre comme porteur chez Sotheby's, à Londres. Montant rapidement les échelons, il devient expert en tableaux impressionnistes français, émettant " avec une arrogance incroyable des jugements sur la valeur ou l'authenticité des œuvres. " Une femme lui claque la porte au nez en criant : " Je ne vais pas montrer mon Renoir à un gamin de seize ans ". Il rencontre André Breton et Georges Braque qui l'autorise à rester près de lui " pendant qu'il peignait un oiseau en plein vol ".
Dans le milieu de l'art, sa réputation va grandissante. Son humour et son physique d'ange séduisent. La précision de ses expertises étonne. On le surnomme " l'œil ", car il ne se trompe jamais sur l'authenticité d'une peinture ou la rareté d'un objet.
Un matin, il se réveille à moitié aveugle. L'ophtalmologiste consulté ne trouvant aucune anomalie organique, lui conseille d'aller " contempler de plus vastes étendues ". Il part pour le Soudan, parcourant à dos de chameau et à pied les collines de la mer Rouge. À son retour, le monde de l'art lui paraît bien terne et son atmosphère semblable à une morgue. Il quitte son travail chez Sotheby's, abandonnant une carrière prometteuse, pour s'inscrire en première année d'archéologie, à l'université d'Édimbourg. Le milieu universitaire ne le satisfait guère, une fois de plus, il renonce. Peu à peu, l'idée d'écrire se précise.

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