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Peu à peu, le tango entre au salon. La petite bourgeoisie commence à prendre goût à la musique des misérables au début du XXe siècle. On la joue dans des restaurants et dans des cabarets (notamment au très prisé L'Armenonville) où les orchestres s'agrandissent et produisent un tango de plus en plus sophistiqué. En cachette ou lors de réunions familiales décontractées, on le danse gentiment au salon, en écoutant des cylindres et des disques. Le tango débarque à Marseille en 1906. Si l'on en croit la légende, ce serait les marins de la frégate-école Sarmiento (devenue musée à Buenos Aires) qui auraient répandu les premiers tubes du tango dans les lieux de turpitudes locaux. Des partitions sont laissées sur place, dont celles de El choclo et de La moracha d'Angel Gregorio Villoldo. Une danse chic et parisienne. À la veille de la Première Guerre mondiale, c'est à Paris que l'histoire du tango connaît un de ses tournants majeurs. Après Marseille, la capitale de la France adopte la danse et la musique argentines. Ses propagateurs les plus en vue sont Alfredo Gobbi et Flora Rodrìguez, un Uruguayen et une Chilienne mariés qui se produisent avec succès dans diverses salles et gravent de nombreux enregistrements. D'Argentine, vont alors affluer une foule de danseurs, de chanteurs, de musiciens, de compositeurs et d'auteurs. Ils connaissent souvent des passes difficiles, mais voient leur art reconnu. L'académicien Jean Richepin, par exemple, fait l'éloge du tango. Stupeur à Buenos Aires où l'on fait grand cas de ce qui se fait et se dit à Paris. En tout cas, la passion française pour le tango durera plusieurs décennies, autant dans les clubs select que dans les bals populaires où l'on pratique le tango musette. Le tango séduit à présent toute l'Europe, y compris dans les cours royales. Cela dit, des voix s'élèvent contre cette chose obscène et subversive qui transforme des civilisés en nègres efféminés. Le jazz, le rock'n'roll, le rap et la techno connaîtront eux aussi ce type de rejet. Le premier film sur le tango date de 1900. Il se nomme Tango argentinero et est réalisé par Eugenio Py. Au temps du muet, des orchestres interprètent les parties musicales dans la salle de projection. Par la suite, on tournera régulièrement des long-métrages à la manière des comédies musicales nord-américaines. À noter que le premier film sonore argentin, signé par Luis Moglia Barth en 1933, s'intitule… Tango. Danseurs
: Norberto 'El Pulpo' Esbres & Luiza Paes |
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