À des années-lumière de la quiétude des temples de Bagan, voici un événement...
Aung San Suu Kyi, la Dame libre de Birmanie
La fille d’un chef
Aung San, le père de l’indépendance
Lorsqu'Aung San Suu Kyi naît le 19 juin 1945 à Rangoon (Yangon), la Birmanie vit une situation confuse. L’État « indépendant », créé (et placé) sous l’autorité des occupants japonais depuis 1942, vient de s’effondrer. Aung San, le père d’Aung San Suu Kyi, alors ministre de la guerre, s’est rapproché des Alliés pour chasser l’occupant japonais de Birmanie.
Président de la Ligue antifasciste pour la liberté du peuple, Aung San va négocier dès janvier 1946 la véritable indépendance du pays auprès des autorités britanniques qui, avant l’arrivée des Japonais en 1942, exerçaient un pouvoir colonial depuis le XIXe siècle. Annoncée pour 1948, l’indépendance est précédée d’élections en avril 1947. Celles-ci sont gagnées par le mouvement dirigé par Aung San, qui réunit des militaires, le Parti communiste de Birmanie et le Parti révolutionnaire du peuple d'U Nu.
Aung San est assassiné en juillet 1947, ainsi que plusieurs ministres, par son rival U Saw, qui est jugé et exécuté l’année suivante. C’est finalement U Nu qui sera le Premier ministre du nouvel État.
Le coup d’État de 1962
Aung San Suu Kyi passe son enfance auprès de sa mère, Daw Khin Kyi, laquelle est nommée ambassadrice en Inde en 1960. Élève jusqu’alors de l’école catholique anglaise de Rangoon, la jeune fille poursuit sa scolarité à New Delhi.
En 1962, le gouvernement de U Nu, miné par des guérillas indépendantistes et révolutionnaires, est renversé par un coup d’État. Un régime militaire dirigé par le général Ne Win se met en place. Bientôt, les terres et les ressources économiques sont entre les mains des militaires qui affichent des principes socialistes, nationalistes et bouddhistes à travers un parti unique. Le pays s’isole du monde extérieur, les minorités ethniques et l’opposition font l’objet d’une sévère répression, tandis que l’économie s’effondre.
Pendant ce temps, la jeune Aung San Suu Kyi termine ses études à Oxford, puis à New York où elle travaille aux Nations Unies. En 1972, elle épouse Michael Aris, un spécialiste britannique des civilisations tibétaines qu'elle a rencontré à Oxford. Avec lui, elle vit notamment entre l’Angleterre et le Bhoutan. Ils ont deux enfants, nés en 1973 et 1977.
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