En cargo vers New York

Le passage de Gibraltar

Le passage de Gibraltar
Sibylle Eschapasse

Troisième journée déjà. Nous reprenons la mer à 4 h 30 du matin, en direction du détroit de Gibraltar. Le départ me réveille. Tant mieux. J'observe avec intérêt les manœuvres de l'équipage. Diable ! Que les bouts du bateau peuvent être gros.

Pour l'instant, la météo est très bonne. Nous avons un vent force 3 et le ciel est bleu, parsemé de petits nuages dont je m'amuse à deviner les formes. Aujourd'hui, je fais 1 000 m en marchant autour du navire sur le pont inférieur. Je croise certains officiers. René a toujours un pot de peinture à la main et repeint tout ce qui est rouillé. Sur un bateau de cette taille, c'est un travail constant. Il me demande si je souhaite avoir un hamac. J'ai déjà une chaise longue, mais pour avoir passé neuf mois à Wallis, Tahiti, l'île de Pâques, les Tuamotu et les Marquises, je garde un coup de cœur pour les hamacs. Je ne peux refuser, le remercie et continue ma marche, ravie. La journée passe vite. En fin de matinée, j'ai trouvé sur le pont des petits oiseaux qui ont eu la mauvaise idée de venir sur notre bateau à Valence. Si nous ne faisons rien jusqu'à New York, ils sont condamnés. J'en avertis l'équipage qui, amusé, m'aide à les secourir dans une boîte avec de l'eau. Puis déjeuner pantagruélique. Visite à la passerelle. Lecture. Discussions avec quelques membres d'équipage. Nous voilà déjà au dîner.

Principal sujet de conversation : le passage du détroit de Gibraltar, vers minuit et demi. Jusque-là, nous sommes en Méditerranée, protégés par les côtes, mais une fois le rocher passé, nous voilà plongés dans l'Atlantique. Une autre paire de manches pour nous néophytes. Le bateau va-t-il tanguer plus encore ? Va-t-on avoir des creux ? Toutes sortes d'images me viennent à l'esprit. Des images de Cap Horn ou de quarante rugissants qui n'ont pourtant rien à voir avec la région. Enfin… De toute façon, on est sur le bateau et comme le lieutenant nous l'a dit le premier jour, on ne peut plus en sortir. Et puis, New York est à la clé. J'ai demandé au capitaine de me réveiller quand on sera à Gibraltar. À 00 h 40, chose faite, je regagne la passerelle. Songer à Gibraltar me fait tout de suite penser à ce rocher où tous ces singes malicieux s'approchent de votre voiture. Gibraltar, pour moi, c'est aussi une ville britannique, atypique, juste en face du Maroc où j'ai habité trois ans. Gibraltar, c'est aussi là où habite l'une des sœurs de mon père que je ne connais pas. Nous n'en voyons en réalité pas grand-chose si ce n'est des lumières et une masse sombre dont on suppose qu'elle est le rocher. De l'autre côté du navire, le Maroc et ses lumières plus éparses. Deux continents, un seul détroit. Rien à signaler si ce n'est que l'on croise l'un des voiliers Club Med et un cargo. Ce sont les deux derniers bateaux que nous croiserons avant notre arrivée à New York.

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Texte : Sibylle Eschapasse

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