Escale à Valence

Nous sommes au quai du port commercial de Valencia. Il pleut des cordes. Nous sommes arrivés de nuit et j'ai pu observer l'accostage de ma cabine. Sur le tableau noir est inscrit en grosses lettres capitales que nous ne devons pas revenir après 17 h. Car, c'est cela aussi le cargo. Le frêt passe avant les passagers. Si vous n'êtes pas à bord, le bateau part sans vous.

Nous sortons tous les cinq au même moment. La pluie rend les escaliers et les ponts très glissants. Je retrouve les mêmes chariots élévateurs à Valence que ceux de Port-Saint-Louis-du-Rhône. Ces pin-pon incessants et cette agitation, ce fourmillement de petites voitures, qui, comparés au gigantisme des colonnes de conteneurs, font l'effet de jouets télécommandés. Le second du capitaine me redit de faire très attention. Ici, pas de visiteurs, ces zones portuaires sont strictement interdites au public. Trop dangereux d'y circuler à pied. On ne s'y attarde pas trop. Je ne suis pas rassurée. Aux sonneries de certains engins, nous devons nous arrêter, attendre qu'ils passent, puis reprendre notre route. S'arrêter de nouveau. Nous y arrivons.

" ¡ Hola ! ¿ Hagame el favor de pedir un taxi ? " Je suis ravie de pouvoir pratiquer un peu la langue. De cette visite express de Valence, je me souviens de fontaines, d'une gare 1900, d'étalages de fruits et légumes avec beaucoup de fraises, d'un des meilleurs chocolats que j'ai jamais bus et d'une pluie bien persistante. J'en profite pour me connecter à Internet. Je ne pourrai plus le faire avant New York. Retour sur le bateau sans encombre. Chacun discute de ce qu'il a fait. Discussions tardives.

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