Trek chez les Zafimaniry

Faliarivo, bientôt classé par l'Unesco

Faliarivo, bientôt classé par l'Unesco
Fabrice de Lestang

Une heure trente de marche plus tard, malgré la pluie qui s'écoule dans nos yeux, nous arrivons en vue de Faliarivo, 800 habitants, très beau village perché. Sur un éperon rocheux juste en face, comme pour se rappeler au bon souvenir des villageois, le petit cimetière des ancêtres est un bouquet de pierres levées agrémenté d'herbes folles. Nous descendons ce gros bloc de roche, puis attaquons l'ascension des escaliers de ce village bâti en étages. Là-haut, la pluie redouble et les ruelles ne sont plus qu'une pâte de boue gluante. Nous nous réfugions dans la dernière maison adossée à un énorme rocher d'une rondeur toute maternelle.

De plus en plus décontracté, j'ai franchi un cap psychologique aujourd'hui : à la première rivière, je n'ai pas hésité à engloutir directement mes chaussures au fond de l'eau. Un petit rêve de gosse. Aussi reposent-elles près du feu en dégageant une fumée blanche, tout comme mon pantalon trempé suspendu au dessus du foyer. Ici, la maison est à nous pour la nuit. J'enroule une couverture autour de mes hanches comme un lamba, sans savoir encore qu'elle est infestée de puces. Toky m'explique qu'à Faliarivo, la majorité des hommes sont des bûcherons qui louent leurs services dans tout le pays, de Majunga à l'ouest à Sambava sur la Côte de la Vanille. Souvent, lorsqu'ils trouvent un emploi stable, ils ne reviennent plus.

Le tourisme peut-il être une nouvelle source de revenus pour les Zafimaniry ? Assurément. D'abord, les 52 villages vont sans doute être inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Ensuite, il y a une gamme infinie de treks à faire dans la région et ce jusqu'au parc national de Ranomafana au Nord. Et puis, il y a cet artisanat du bois, déjà célèbre jusqu'en Suède. Le seul problème, me dit Toky, ce sont ces guides un peu douteux qui arrivent parfois en pays conquis en payant des sommes dérisoires aux villageois qui les accueillent avec leurs touristes. Quand ils n'oublient pas tout simplement de les payer… Mais ils semblerait que le parasitage soit une maladie universelle somme toute contrôlable, moyennant quelques amicales mesures de rétorsion, m'explique-t-il en souriant.

Dehors, le vent et la pluie fouettent de plus belle le promontoire rocheux tandis que tout le monde se réchauffe à coups de rhum et de chansons. Tout y passe, les chants les plus traditionnels, les plus anciens et les plus ruraux, repris en chœur par toute l'équipe, jusqu'à La Marseillaise et l'hymne national malgache, un peu surréalistes par ici, mais dans le fond plutôt confraternels.

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Texte : Fabrice de Lestang

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