En descendant l'Amazone

À la recherche du royaume d'Eldorado et du pays de la Cannelle

À la recherche du royaume d'Eldorado et du pays de la Cannelle
Olivier Page

Amazone ! D'où provient ce nom merveilleux dont on ne se lasse jamais ? Il est le fruit des rêves des hommes de la Renaissance et notamment de l'ambitieux Francisco de Orellana, un conquistador né en 1511 à Trujillo en Estrémadure espagnole et mort quelque part dans l'embouchure de l'Amazone en 1546. Au nom du roi d'Espagne, Orellana partit en 1542 à la découverte du fleuve inconnu. Il quitta le Pérou avec Gonzalo Pizarro, puis se séparant de lui, il continua son exploration, escorté de seulement 57 hommes. Le conquistador s'enfonça dans ces ténèbres que les cartes géographiques de la Renaissance désignaient comme « Terra incognita ». Il ne cacha pas son but : trouver le royaume légendaire d'Eldorado, et celui de la Cannelle, sujets obsessionnels. Mais aussi s'enrichir et devenir célèbre.

Orellana fut le premier Européen à descendre l'Amazone jusqu'à son embouchure. Les conquistadores espagnols connaissaient le mythe des Amazones, transmis par Hérodote, et c'est lui qu'ils avaient en tête au cours de leur expédition quand ils combattirent des Indiens commandés par de « redoutables femmes ». Ils confondirent celles-ci avec des Amazones. Le moine Gaspar de Carvajal (originaire de Cacerès, en Estrémadure), chroniqueur de l'expédition, relata l'événement : « Nous les vîmes qui se battaient en tête de tous les Indiens, comme des capitaines. Et elles se battaient avec tant de courage que les Indiens n'osaient tourner le dos. Et ceux qui fuyaient devant nous, elles les tuaient à coups de bâton… Ces femmes sont très blanches et grandes, et elles ont une très longue chevelure, tressée et enroulée sur la tête. Elles sont très membrues et vont toutes nues, leurs seules parties honteuses voilées, leurs arcs et leurs flèches en main, chacune guerroyant comme dix Indiens. Et en vérité, une de ces femmes tira une volée de flèches sur l'un des brigantins [bateaux de l'expédition], lesquels à la fin semblaient des porcs-épics ».

À l'origine le fleuve descendu par les Espagnols fut baptisé « Orellana » du nom de son découvreur. Ils le nommèrent plus tard : Amazone, en souvenir de cette tribu de femmes redoutables qu'ils avaient affrontées, comme les Scythes de l'Antiquité avaient combattu les Amazones. Aujourd'hui, le roi des fleuves change trois fois de nom au fil de son long voyage vers l'Atlantique. De sa source dans les Andes péruviennes jusqu'à Iquitos, il s'appelle le Marañon. Entre Iquitos et la confluence du rio Negro (Brésil) il devient le Solimoes, puis arrivé à la hauteur de Manaus (à 8 km au sud-est) après la rencontre avec les eaux du rio Negro venu du nord-ouest du bassin amazonien (Colombie et Venezuela), le monstre sacré revêt son nom universel et légendaire : l'Amazone.

Voilà donc sous mes yeux celui que les dictionnaires classent comme le plus grand fleuve de la planète. Le dernier monstre sacré du globe ! Souverain béni des dieux, il domine superbement tous les autres fleuves : le Gange, le Nil, le Mississippi, le Mékong et le Yang Tsé Kiang. Par comparaison, le Rhin est cinq fois plus court que lui : un ruisseau en Europe ! L'Amazone naît au Pérou dans les hautes montagnes des Andes, loin du vacarme du monde et coule majestueusement jusqu'à l'océan Atlantique, accomplissant un trajet de 6 300 km, charriant 20 % des eaux douces du globe (sans compter l'Antarctique).

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Texte : Olivier Page

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