Équateur : l'avenue des volcans, de Quito à Cuenca
D’un volcan à l’autre
À peine quitté Quito, d’autres sommets se hissent au-dessus de la Sierra. Voici, à l’orée de la vallée de Los Chillos, la masse verdoyante du Pasochoa (4 200 m). Le vieux cratère a nourri la terre de lave et de cendres, fertilisant petits champs et pâturages.
Au-dessus de 3 000 m, bruine et brouillard sont quasi permanents. La végétation, gorgée d’humidité, dégouline de mousses et foisonne de plantes. Cette zone de transition entre forêt tropicale et páramo (plateau herbeux) d’altitude forme l’un des biotopes les plus riches au monde. D’ailleurs, on a recensé en Équateur 1 515 espèces d’oiseaux, soit près de deux fois plus que dans toute l’Europe réunie !
Le regard glisse alors vers le cône parfait du Cotopaxi (photo), coiffé d’une couronne neigeuse et glacée, dressée à 5 897 m au-dessus du páramo. La piste qui y mène cahote tranquillement, jusqu’à rejoindre l’Hosteria Tambopaxi, un refuge isolé. On s’y endort au coin du poêle, pour se réveiller face du volcan.
Terminus à 4 600 m. La plupart des marcheurs ne dépassent guère le refuge José Ribas ; mais certains y dorment pour s’élancer, vers minuit, à la conquête du sommet. Rien n’est garanti, seul un aventurier sur deux, bien guidé, réussit à atteindre le sommet.
Les contemplatifs partiront en quête du reflet dans les eaux du beau lac de Limpiopungo. Après tout, on ne voit jamais aussi bien les sommets que quand on s’en éloigne !
Texte : Claude Hervé-Bazin
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