Zadar, à la recherche du temps perdu

Désormais desservie par des vols directs depuis Paris et Marseille, Zadar est la porte d’entrée de la Dalmatie du Nord. Même si la Seconde Guerre mondiale l’a sévèrement endommagée, cette agréable ville côtière de 100 000 habitants n’en a pas moins conservé de nombreux vestiges de son histoire mouvementée. Comme la plupart des villes côtières de l’Adriatique, Zadar a suscité bien des convoitises : Rome, Venise, l’empire austro-hongrois et l’Italie ont laissé leur empreinte sur la cité dalmate.

Construite sur une presqu’île, la vieille ville a gardé son plan romain avec ses deux rues principales, le decumanus et le cardo. Au centre du vieux Zadar se trouve toujours le Forum (photo), avec ses pavés, ses sarcophages et ses colonnes antiques. Autour de la place, la rotonde de l’église Saint-Donat (9e siècle) côtoie le campanile (19e) de la cathédrale Sainte-Anastasie (12e) et l’église Sainte-Marie. Un concentré de 20 siècles d’histoire dans un même lieu, sous le signe de la pierre blanche et dans la lumière éclatante de la Méditerranée.

À côté de Sainte-Marie, le musée d’Art sacré recèle d’inestimables trésors d’art religieux. La plupart des pièces proviennent de Zadar, ce qui en dit long sur l’importance de la ville, entre les 14e et 17e siècles. Reliquaires, icônes, statues et six toiles de Carpaccio sont particulièrement bien mises en valeur par la lumière tamisée des salles.

De la suprématie vénitienne, Zadar a gardé une partie des remparts, la porte de la Terre-Ferme arborant un lion de Saint-Marc, une place avec cinq puits, ou encore l’Arsenal, transformé en bar branché. Sur le front de mer, quelques palazzi et des demeures colorées donnent à la ville des airs d’Italie, à peine gâchés par les immeubles disgracieux de l’époque titiste.

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