Nord du Chili : du Pacifique au désert d'Atacama
San Pedro, quartier général de l’Atacama
Quartier général du tourisme local, le village de San Pedro de Atacama conserve sa vieille église, ses rues de terre battue et ses maisons basses de pisé. Mais dans la calle Caracoles, les bars et les restaurants ont tout envahi : seules cinq familles locales y vivraient encore !
San Pedro constitue néanmoins une base arrière parfaite pour découvrir le cœur du désert d’Atacama : il n’est pas de trop d’y rester trois ou quatre jours, voire même une semaine entière. Il en faut bien autant pour se rassasier de la vue du volcan Licancabur (5 916 mètres), rougeoyant au couchant, qui dresse son cône parfait sur la frontière avec la Bolivie voisine.
Juste au nord de San Pedro, deux vallées voisines projettent au-dessus des steppes désolées leurs cathédrales de roches ciselées par l’érosion. La Vallée de la Mort n’a rien à envier à son homologue nord-américaine, avec son inextricable dédale de mamelons. La Vallée de la Lune offre une plus grande diversité encore, avec ses dunes altières de sable grisé ou brunâtre, d’où émergent des roches naufragées, torturées, postées ici ou là en hiératiques soldats.
Par endroits, le sol brille : ce n’est pas de la neige, non, ni même le gel matinal, mais des couches éparses de sel, tantôt coagulé en grumeaux, tantôt lisse comme un miroir sans tain. Déserte à l’aube, la vallée s’anime en soirée, lorsque débarquent tous les excursionnistes en quête de coucher de soleil. Le must do, comme disent nos amis yankees ? Une séance de sandboarding. En clair : une descente de dune en surf — et au ralenti.
Texte : Claude Hervé-Bazin
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