Nord du Chili : du Pacifique au désert d'Atacama

Antofagasta, l'âge d'or du salpêtre

Antofagasta, l'âge d'or du salpêtre
Humberstone © jarcosa - stock.adobe.com

Amarrée le long de la côte desséchée, Antofagasta est née d’un simple quai, bâti dans les années 1870 pour exporter le salpêtre tiré des mines du désert d’Atacama. Le salpêtre ? Un excellent engrais naturel. Encouragé par les compagnies étrangères, le Chili fit alors la guerre à la Bolivie et au Pérou voisins pour récupérer ce vaste territoire désolé, mais au sous-sol prometteur.

Bientôt, un train déversa l’or blanc par milliers de tonnes, ainsi qu’une quantité croissante d’iode, de lithium, de soufre, de zinc, de molybdène, de rhénium et, plus encore, de cuivre. Le Chili en est aujourd’hui le principal producteur mondial (avec 33 % des réserves connues). Il possède à la fois la mine à ciel ouvert la plus productive, à Escondida (elle assure à elle seule 2,5 % du PIB du pays !) et la plus grande, à Chuquicamata, avec un puits long de… 5 kilomètres !

Dès que l’on quitte Antofagasta, les vestiges de l’âge d’or du salpêtre surgissent du désert. Chacabuco, Pedro de Valdivia, María Elena, Santa Ana, Empresa, Buena Esperanza, Soledad, Buenaventura, Victoria… autant d’oficinas salitreras, grandies au beau milieu de nulle part. Abandonnées après la Première Guerre mondiale et l’apparition des engrais chimiques, ces villes fantômes révèlent des murs à demi-effondrés, des maisons silencieuses, des églises sans fidèle, des écoles sans enfant, des hôpitaux sans malade, des hôtels sans client.

Près d’Iquique, la plus grande d’entre elles, Humberstone, a été classée à l’Unesco et restaurée. On peut y voir une piscine immense où les ingénieurs, les contremaîtres anglais et leurs familles se baignaient sous le soleil de plomb de l’Atacama ! Les ouvriers, eux, survivaient sans pesos, payés le plus souvent en seules fichas, des jetons qui les condamnaient à se fournir à la pulperia (le magasin) de la compagnie.

Plus près d’Antofagasta, dans la bourgade endormie de Baquedano, un panneau en bois indique un Museo. La voiture cahote en traversant les rails et s’arrête devant un hangar en tôle rouillée. Pas de gardien ici, pas de billet d’entrée, ni même de musée : juste une vieille gare de triage où rouillent une dizaine de vénérables locomotives à vapeur, sagement garées sous leurs auvents.

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Texte : Claude Hervé-Bazin

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