Équateur : à la poursuite des rêves

Inti Raymi : nouvel an Inca à Otavalo

Inti Raymi : nouvel an Inca à Otavalo
Olivier Page

Les rues et les places d’Otavalo, ville de 90 000 habitants, à 90 kilomètres au nord de Quito, sont noires de monde. Otavalo est en liesse. On célèbre le Nouvel An Inca (Inti Raymi, photo) qui coïncide avec le retour de l’été, et avec la réapparition du dieu Soleil (la date officielle est le 21 juin, fête de la saint Juan, fête importée au XVIe siècle par les missionnaires espagnols). Explosion d’allégresse, frénésie populaire, l’exaltation et la fierté se lisent sur tous les visages.

Ces milliers d’hommes et de femmes à la peau mate (comme les Asiatiques) viennent des villages environnants. Ils portent les costumes et vêtements traditionnels du peuple Otavalo. Les Indiens Otavalos forment une des branches du grand peuple Quechua d’Equateur. Ils vivent en majorité dans la région autour d’Otavalo, un exemple de réussite sociale et de dynamisme économique indigène.

Les femmes portent de longues jupes bleu marine, fendues sur un côté, laissant apparaître une étoffe blanche. Un corsage de dentelle couvre leur buste, tandis que leur cou est enserré dans une série de colliers de perles. Les hommes ont de longs cheveux noirs et lisses, jusqu’à la moitié du dos, terminés par une belle natte. Ils arborent un poncho sur les épaules, un grand chapeau de couleur sombre et un pantalon blanc auquel certains ajoutent des tabliers de longs poils de chèvre ou de lama (piernas de chivo).

Tout a commencé par une grande feria le 23 juin. On honore d’abord le Soleil, astre vénéré naguère par les Incas, qui symbolise la vie, la fertilité, le temps immortel. On honore aussi l’eau des Andes. Un des éléments du rituel consiste à se baigner la nuit dans les eaux de la cascade de Peguche, à quelques kilomètres d’Otavalo, afin de se purifier, une tradition qui remonte aux Incas. La fête commence ainsi dans la joie, se continue par des danses rituelles… et se termine dans la violence des affrontements.

Me voici au cœur de la bagarre rituelle. Nous ne pouvons pas approcher de la place centrale de la bourgade de Cotocachi, car la police vient de lancer des bombes lacrymogènes. Les jeunes (souvent bien ivres) des différentes communautés se battent à coups de pierre, à coups de poings, à coups de bâtons. Les bagarres font des victimes. Là aussi, il s’agit d’un rituel, m’explique Anibal, mon guide équatorien. Un rituel très ancien qui consiste à s’affronter comme l’avaient fait les ancêtres combattants pour marquer les limites de leur territoire. Les bagarres cesseront dès que tomberont les premiers blessés graves…

Étrange coutume où le soleil chauffe les cervelles, tandis que le sang versé agit dans l’ombre de l’inconscient humain : une réassurance annuelle et symbolique d’un vieux pacte d’appartenance indigène à la terre de la Pachamama…

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Texte : Olivier Page

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