Parcs nationaux de l’Utah, le rêve américain
Escalante : derniers espaces sauvages
Après avoir passé un siècle dans l’oubli, la Hole-in-the-Rock Road a récemment retrouvé du service. Elle permet aujourd’hui d’accéder à l’une des zones naturelles les plus vastes et les plus vierges du pays : le Grand Staircase Escalante National Monument.
Créé en 1996 seulement, ce parc s’étend sur pas moins de 6 900 km2 (soit un gros département français), faisant la jonction entre Bryce Canyon à l’ouest, Capitol Reef au nord et le Glen Canyon au sud-est, où s’écoule le Colorado.
C’est en 4x4, de préférence, qu’il faut approcher la région. La piste, partant des abords de la bourgade d’Escalante, est d’abord assez morne. Horizon plat dominé par de lointaines barres rocheuses. Broussailles et rares arbres rabougris. Gués aisés traversant des rivières asséchées.
De loin en loin, quelques barrières délimitent les anciennes parcelles des ranchers. Des nuages de poussière, au loin, indiquent d’autres véhicules. Et d’autres, gris et menaçants, roulent dans le ciel de gros cumulus sombres, puis s’évaporent aussi vite qu’ils sont apparus.
Quarante bornes de ce régime et il est temps de chausser les crampons. Cap sur les canyons Peek-a-boo et Spooky, dans le Dry Fork of Coyote Gulch. Une première grimpette sur la paroi d’entrée et un drôle de parcours du combattant se dessine : le canyon oscille, twists and turns, de droite, de gauche, en vagues, en déferlantes de pierre, dressant piège après piège.
On se hisse hors d’une marmite géante pour retomber dans une autre, on franchit des arêtes rocheuses, on se glisse dans un espace toujours plus restreint. Le canyon devient simple fissure, fente étroite à travers laquelle on peine désormais à glisser. Emmener un sac ici, c’est l’assurance de rester coincé ! Et encore, même sur le flanc, en rentrant le ventre et en retenant sa respiration, ça passe parfois tout juste...
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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