Pays Dogon, le Mali à flanc de falaise

Bandiagara, de haut en bas

Bandiagara, de haut en bas
Cerise Maréchaud

C’est lors du deuxième jour de marche, en quittant Yendouma, que l’on s’attaque réellement à la falaise. De roche en roche, chaque enjambée tire un peu plus sur les cuisses, mais la semelle adhère parfaitement au grès, et l’on en oublie le vide qui grandit derrière nous, sauf quand il s’agit de plonger le regard dans le paysage.

Au sommet du plateau, là où de vieilles coulées volcaniques donnent au terrain l’aspect d’une peau de rhinocéros, Drissa arrache quelques herbes sèches pour les coincer sous une lourde pierre au bord du chemin : « C’est pour avoir de la barbe », explique-t-il amusé. Une barbe, synonyme de sagesse. Un peu plus loin, nous atteignons Kaoli, village discret tant il est haut perché sur la falaise. Alignés et fermement concentrés sur le cliquetis de leur métier, quatre « anciens » tissent le coton, dont les fibres s’étendent sur plusieurs mètres devant eux.

Chez les Dogons, l’artisanat est sexué et codifié : les hommes tissent, tressent, forgent et sculptent, quand les femmes sont potières, filent le coton et teignent les tissus. Ce sont elles qui, du matin au soir, puisent l’eau de puits. Ces tâches quotidiennes sont encore souvent archaïques : pas même une poulie ou une manivelle pour faciliter le labeur. Elles transportent ensuite l’eau jusqu’au village. Les voir, corps d’athlète tendu mais bien droit, hisser sur leur tête un sceau de quinze litres que les hommes de notre groupe peuvent à peine soulever, reste l’une des images les plus marquantes de ce périple.

Le lendemain matin, la descente depuis Kaoli est vertigineuse, faite de mille précautions. Mais c’est en sautillant comme des cabris que les enfants nous dépassent pour rejoindre l’école tout en bas, dans la savane, une bouteille de bouillie de mil pour seul accessoire. À l’horizon, les silhouettes de « fromagers » (une espèce d’arbre) se découpent dans le contre-jour comme de la dentelle. En bas de la gorge nous attend une dune de sable qu’il faut traverser, afin de rejoindre le massif des Yougas. Pour y grimper, nous faisons connaissance avec les fameuses échelles dogons, ces troncs d’arbre fourchus et entaillés de marches grossières.

Arrivée bien méritée à Youga Piri, connu pour son architecture semi-troglodyte encore très préservée, et qui offre l’un des plus beaux points de vue sur la falaise de Bandiagara au nord et, au sud, sur la plaine du Seno. C’est d’en bas, dans le village de Yougo Dogourou, que démarre la célèbre fête du Sigi tous les soixante ans (durée d’un siècle chez les Dogons, correspondant à un cycle de vie) : la prochaine aura lieu en 2028.

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Texte : Cerise Maréchaud

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