Un routard au Japon, de Kyoto à Osaka

Renards et corbeaux de Fushimi Inari

Renards et corbeaux de Fushimi Inari
Olivier Page

Mon compagnon d’adolescence Mikimuro m’accompagne. Né à la pointe de la Bretagne, ses affinités et sa curiosité l’ont conduit à approfondir la culture japonaise. Karateka, aventurier, éleveur de poulets bio, il apprend le japonais et m’aide dans mes balbutiements.
Le sentier ombragé du sanctuaire Fushimi Inari gravit la montagne, zigzague sous les arbres, domine la vallée au sud de Kyoto. Dans la religion shinto, Inari est le « Kami » (divinité invisible du Shinto) des céréales et du riz, des fonderies et du commerce, ainsi que le gardien des maisons (Yashikigami). Le culte d’Inari, un des plus vieux du Japon, remonterait à l’année 711 (avant l’implantation du bouddhisme dans l’archipel). Son messager traditionnel est le renard (kitsune), protecteur des récoltes, si respecté et vénéré qu’avec le temps il est confondu avec le « kami ». D’où la multitude de statues représentant le renard dans ce sanctuaire de Fushimi Inari. Sculptés dans le bronze, la pierre ou le bois, ils portent souvent une petite bavette rouge calligraphiée.
Le bruit des sirènes des trains montent de la plaine. Des croassements répétitifs de corbeaux percent de la pénombre. Selon certains, le corbeau serait un messager divin, pour d’autres Japonais, ce serait un oiseau porteur de malchance. Qui croire ? À Fushimi Inari, corbeaux vivants et renards pétrifiés vivent en harmonie. D’autres animaux sont vénérés dans le Shinto : la vache, le cochon, la souris et la biche (il y en a beaucoup à Nara), tous messagers des Kami.
Nous marchons sous les futaies silencieuses, en suivant un réseau de galeries interminables, formées par des torii alignés de couleur vermillon, qui s’étendent sur des kilomètres à flanc de montagne. Dans la tradition shinto, le torii est un grand portique qui marque la séparation entre l’espace sacré et le monde profane, entre le monde d’ici-bas et l’au-delà habité par les esprits, les divinités et les dieux. Ces galeries étranges guident le voyageur comme autant de couloirs sacrés où l’orgueil et la vanité n’ont pas leur place. Ce sont bel et bien des tunnels mystiques qui incitent le promeneur à la méditation, à la modestie, le préparant à accéder au sanctuaire principal. Il s’en dégage un mystère et une poésie étonnants.

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Texte : Olivier Page

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