Mardin, un musée à ciel ouvert

Accrochée à une colline face à la plaine de Mésopotamie, on tombe sous le charme de Mardin avant même d’y être entré. Une fois arrivé dans la ville, on n’a qu’une seule envie : se perdre dans ses charmantes ruelles. Mais avant, direction le bazar, dont les deux spécialités sont la peinture sur verre et le ciselage du bronze. Les dizaines d’artisans concentrés sur leur ouvrage ou discutant autour d’un thé confèrent à l’endroit une ambiance particulière. Tout est étonnement calme, on est loin du supermarché aux souvenirs qu’est le bazar d’Istanbul.

Si Mardin ne compte pas d’édifices grandioses, il faut aller voir la Sultan Isa Medresesi. Cette école coranique possède un magnifique portail encastré. Malheureusement, nos rêveries dans sa jolie cour sont stoppées net par le passage de deux F16. Ils rappellent qu’à quelques kilomètres de cette cité tout droit sortie d’un conte des mille et une nuits, les combats font rage entre le PKK et l’armée turque.

La ville, inconnue des touristes turcs il y a quelques années, est aujourd’hui presque branchée. La raison en est simple : elle sert de décor au sitcom Sila, l’un des plus populaires de la chaîne ATV. Elle compte également un restaurant connu dans toute la Turquie. Lorsque l’on rentre dans le Cercis Murat Konagi, on remarque tout de suite l’écran plasma diffusant des images filmées en direct depuis la cuisine du sous-sol. Le but n’est pas tellement de montrer au client comment est élaboré le délicieux ragoût d’agneau, qu’il s’apprête à déguster. Non, il prouve qu’ici, ce sont des femmes qui s’activent derrière les fourneaux, chose rare dans une région où l’épouse reste habituellement à la maison.

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